Alpha Condé: « Les mines ne peuvent pas être le levier de notre développement »

Le président guinéen persiste et signe : le développement de l’Afrique et principalement de la Guinée, un pays pourtant riche en ressources naturelles, ne saurait reposer sur celui du secteur minier. Selon Alpha Condé, le levier principal du développement de son pays, c’est l’agro-industrie. Toutefois, le secteur minier pourrait contribuer à une croissance plus inclusive à condition de savoir tirer pleinement profit du potentiel dont regorgent les pays africains, ce qui passe par plus de transparence dans le secteur des industries extractives mais aussi la transformation locale des ressources tirées du sol africain. Le président en exercice de l’UA ne mâche pas ses mots pour rappeler à l’ordre certaines multinationales étrangères actives sur le continent.

C’est presque une anecdote qui peut même prêter à sourire, sauf que sa portée s’inscrit parfaitement au cœur des enjeux de l’heure du continent. Inaugurant, mardi dernier à Conakry, la 5e édition du Symposium des Mines Guinée 2017, le chef d’Etat guinéen a fait d’abord sensation en faisant part de son objection au thème choisi pour l’événement placé pourtant sous son haut patronage et intitulé : « le secteur minier : levier de transformation de l’économie nationale au profit de tous les acteurs ».

A l’entame de son discours d’ouverture, Alpha Condé a tenu à rappeler ce qui est désormais devenu pour lui un dada ces derniers temps : le développement du secteur agricole comme principal levier du développement de l’Afrique. « Le levier principal du développement de la Guinée c’est l’agro-industrie » a voulu corriger le président guinéen qui a toutefois reconnu que les mines peuvent certes être « un des leviers, mais pas Le levier ».

« Je m’excuse, je vais commencer d’abord par montrer que je ne suis pas d’accord avec le ministre. Je l’ai d’ailleurs déjà dit : les mines ne peuvent pas être le levier du développement de la Guinée. Nous ne sommes pas maîtres des prix des matières premières dont les cours sont fixés à Londres, à Washington ou à Montréal ». Alpha Condé

Ce n’est pas la première fois que le président guinéen insiste sur les enjeux pour les pays africains de s’appuyer sur le potentiel de leur secteur agricole comme tremplin pour enfin amorcer une véritable transformation industrielle et ainsi prétendre enfin à l’émergence. En Avril dernier à Meknès (Maroc) où Alpha Condé était invité d’honneur du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM) en sa qualité de président en exercice de l’UA, il a souligné que « le développement de l’Afrique passe nécessairement par celui du secteur agricole ». C’est ce qui explique certainement le besoin ressenti par le chef d’Etat guinéen pour rappeler à l’ordre son ministre des mines et de la géologie, sous l’égide de qui se tient le symposium.

le tribune

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