Dalein, l’homme à abattre

La présidentielle de 2020 semble sonner le glas de la carrière de maints acteurs politiques guinéens. Après avoir «naïvement» accepté de perdre en 2010 et en 2015, Cellou Dalein Diallo reste plus que jamais proche de briguer la magistrature suprême.

Pour matérialiser ce penchant, il lui faudra d’abord, empêcher Alpha Condé de se représenter pour un 3e mandat et montrer sa hargne de vaincre et sa détermination à ne laisser aucune chance aux autres concurrents. On peut affirmer, en paraphrasant Voltaire dans Zadig que ‘‘le malheur de Cellou Dalein Diallo vient de son mérite, de son bonheur même’’.

D’ailleurs, lui-même dit avoir toujours eu la chance de travailler pour l’administration depuis qu’il a terminé ses études. Et d’appartenir à plusieurs gouvernements en qualité de ministre de l’Equipement, des Travaux publics, des Transports, de la Pêche, pendant plus d’une décennie. Cette ascension fulgurante l’a conduit jusqu’au Premier ministère.

Après son départ du gouvernement, Cellou Dalein Diallo se lance en politique en intégrant l’UFDG par l’entremise de feu le doyen Ba Mamadou. Le novice commence à susciter l’engouement autour de lui et faire de son parti l’un des plus importants du pays. Débute alors les campagnes de dénigrement contre sa supposée implication dans des malversations financières durant ses différents magistères. La chasse aux sorcières est déclenchée contre lui. Tantôt, il est présenté comme celui qui a liquidé Air Guinée, les rails de Conakry-Kankan ou alors présenté comme étant le plus grand investisseur étranger à Dakar.

A l’arrivée du CNDD au pouvoir en 2008 à la suite de la mort du général Lansana Conté, certains politiciens encouragent le capitaine Dadis Camara à le confondre dans ses dadishows au camp Alpha Yaya Diallo. Que dalle! Il faudra attendre au lendemain du massacre du 28 septembre 2009 pour comprendre les motifs de cette cabale. Le chef de la junte révèle alors qu’il avait reçu des injonctions notamment d’Alpha Condé et de François Loucény Fall. «Ils m’ont dit que si je n’arrêtais pas Cellou qu’ils n’allaient pas travailler avec moi», assure Dadis Camara dans une vidéo disponible encore sur Internet.

 Malgré toutes ces tentatives de déstabilisation et les campagnes d’intoxication, le président de l’Ufdg remporte largement le premier tour de la présidentielle de 2010 avec 43,69 % des voix contre 18,25 % pour Alpha Condé.Toutefois, il perdra, 4 mois plus tard, au second tour malgré son alliance avec Sidya Touré arrivé 3e avec 13,02 %. Entre 2010 et 2013, l’Ufdg enregistre plus de 60 morts pendant des manifestations politiques pour réclamer la tenue des élections législatives et communales. Et bis repetita placent ! En 2015, «naïvement», Cellou Dalein Diallo facilite une seconde fois l’élection d’Alpha Condé pour un second mandat.

Depuis, la classe politique ne cesse de se recomposer. L’Ufr considérée jusque-là comme la 2e formation politique de l’opposition rejoint la mouvance présidentielle et devient l’adversaire farouche du principal parti d’opposition. On assiste régulièrement à des attaques par médias interposés entre Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo.

Budget du chef de file de l’opposition

Après avoir échoué avec Air Guinée, les rails, sa résidence de Dixinn, etc., les adversaires politiques de Diallo trouvent une autre astuce pour le salir. Ils inventent alors de toutes pièces la fameuse affaire de 500 millions de FG que le chef de file de l’opposition perçoit par mois. Inconsciemment et par manque de stratégie, l’Ufdg tombe dans le piège à force de vouloir se justifier.

Dans le paysage politique actuel, sauf renversement de la situation, Cellou Dalein Diallo est le mieux placé pour succéder à Alpha Condé. Les élections communales et législatives constituent les premiers défis à surmonter. Et les perdre constituerait un mauvais présage pour l’Ufdg lors de la présidentielle de 2020.

Aminata

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