Pouvoir-opposition : vers un nouveau bras de fer

L’opposition guinéenne était réunie en plénière le lundi 12 Juin dernier au quartier général de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Au sortir de cette rencontre, les opposants ont réitéré leur menace de battre le pavé dès après le mois de ramadan.

L’application de l’accord du 12 Octobre 2016 suscite une polémique entre les acteurs politiques. Car si la mouvance présidentielle parle d’avancée significative, dans le respect de ce fameux accord, l’opposition de son côté, dénonce un manque de volonté politique de la part du gouvernement. Selon son porte-parole, Aboubacar Sylla, « aucune disposition de cet accord n’a connu aujourd’hui une exécution complète ». Nonobstant, le point relatif à la libération des détenus, l’opposition ne voit aucune avancée. « C’est vrai, il y a eu assez d’efforts dans ce domaine. Mais au moment déjà où on signait cet accord, il n’y avait plus beaucoup de prisonniers. Certains étaient en procédure judiciaire. Les procédures sont achevées. Il y a eu un arrêté conditionnel d’une quinzaine de détenus qui a été effectivement signé par le ministre de la Justice. On peut dire de ce côté que les choses ont relativement bougé », martèle-t-il.

Cependant, selon le président de l’UFC, l’opposition regrette le blocus autour de certains points dont l’organisation des élections locales, l’indemnisation des victimes, la promulgation du code électoral, la participation de la CENI dans les travaux du comité de suivi, l’identification et la poursuite des responsables et des commanditaires des actes de violences lors des manifestations de l’opposition, la mise en place de la Haute Cour de Justice.

Suite à ce blocus, l’opposition projette des manifestations pour se faire entendre. « Nous ne pouvons pas continuer à croiser les bras et à nous laisser rouler dans la farine avec un comité de suivi qui se réunit depuis 8 mois dont les résultats de l’action ne sont pas encore visibles », regrette-t-il.

Puis, M. Sylla déclare : « nous avons décidé en conséquence envisager des manifestations sur les voies et places publiques dès la fin du mois du ramadan. Nous allons dès après ce mois initier une série de meetings dans les différentes communes de Conakry pour informer et sensibiliser non seulement nos militants, mais tous les citoyens de la capitale qui sont imbus de justice et qui sont inquiets de la dérive que nous connaissons dans ce pays. Dans la 2ème quinzaine du mois de Juillet, nous allons enchaîner avec les manifestations sur les voies publiques, si vraiment des changements significatifs n’interviennent pas dans la mise en œuvre de cet accord », prévient le porte-parole de l’opposition.

Ce nouveau bras de fer risque de replonger le pays dans un cycle de violences, quand on sait que les manifestations dégénèrent parfois en violentes émeutes, qui sont réprimées dans le sang par les forces de l’ordre.

Guineeactu

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Conakry web