En matière de diplomatie, c’est à chacun son style entre la Chine et les Etats-Unis. Après le tir de missile intercontinental nord-coréen ce mardi matin, Donald Trump a appelé dans un tweet la Chine à « prendre des mesures fortes pour arrêter ces absurdités une bonne fois pour toutes. »
Moscou et Pékin prônent la retenue
En face, la Chine s’affiche en arbitre qui prend de la hauteur. En visite en Russie, Xi Jinping a proposé aux côtés de Vladimir Poutine un plan pour calmer le jeu. Elle propose l’arrêt des essais nord-coréen, d’un côté, et, de l’autre, la fin des exercices militaires américains et sud-coréens dans la région, rapporte notre correspondant à Shanghai, Simon Leplâtre.
Les alliés russes et chinois temporisent, alors qu’ils possèdent des moyens de pression. Ainsi, si la Chine a arrêté d’acheter le charbon nord-coréen, elle reste le premier partenaire économique de Pyongyang. Le commerce avec le régime nord-coréen n’a d’ailleurs quasiment pas baissé cette année.
La Chine s’inquiète du programme nucléaire nord-coréen et le condamne, mais elle n’a aucune envie de voir chuter le régime et d’avoir à sa frontière un allié des Etats-Unis avec la Corée du Sud.
Les Etats-Unis demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité
Washington a demandé la tenue d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU, qui devrait avoir lieu mercredi vers 15H00, heure locale. Dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU a condamné ce mardi soir le tir balistique nord-coréen qu’il qualifie d’« escalade dangereuse ».
Le premier communiqué du Pentagone, ce mardi matin, faisait état d’un tir de missile de moyenne portée, effectué avec succès par la Corée du Nord. Un missile qui a volé 37 minutes avant de sombrer en mer du Japon. Mais l’évaluation des experts a changé au cours de la journée. L’examen de la courbe de vol laisse penser qu’il ne s’agirait pas d’un missile de moyenne, mais de longue portée, rapporte notre correspondante aux Etats-Unis, Anne-Marie Capomaccio. Preuve des progrès effectués par Pyongyang malgré les dénégations de Donald Trump. Car un missile de ce type pourrait atteindre l’Alaska, donc le territoire des Etats-Unis.
« Toutes les options sont sur la table », répète le Pentagone depuis des semaines. Mais rien n’est simple. Manifestement, la Chine, sur laquelle Donald Trump comptait s’appuyer, ne peut pas, ou ne veut pas faire pression plus avant sur Pyongyang.
Reste pour Washington l’option de nouvelles sanctions économiques, sur la Corée du Nord, mais surtout sur les banques chinoises qui gardent des liens avec ce pays. Reste enfin l’option militaire, que le Pentagone qualifie de dernier recours. A ce stade, la diplomatie directe entre Washington et Pyongyang semble exclue.
Le dossier nord-coréen sera l’un des sujets au cœur du G20, auquel Donald Trump participera vendredi et samedi prochains en Allemagne.
Rfi
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