Les Etats-Unis et la Russie concluent une trêve dans le sud de la Syrie

La zone concernée regroupe les provinces de Deraa, Quneitra et Soueida. Une région syrienne très sensible, car frontalière de la Jordanie et du plateau du Golan administré par Israël. Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, participe activement aux combats aux côtés de l’armée syrienne contre les rebelles et les jihadistes dans ces régions. Le parti chiite et les Gardiens de la révolution iraniens ont formé une force supplétive de l’armée syrienne, appelée le « régiment du Golan ». Pour l’Etat hébreu, la présence du Hezbollah dans le Golan est inacceptable. L’armée israélienne a bombardé les troupes syriennes et des convois du parti chiite libanais à plusieurs reprises dans le secteur.

L’annonce d’un cessez-le-feu montre que la Russie et les Etats-Unis sont conscients de la délicatesse de ce front et illustre une volonté d’empêcher l’éclatement d’une guerre régionale incontrôlable. L’accord doit aussi permettre l’accès de l’aide humanitaire à la population.

Il s’agit du premier cessez-le-feu en six ans dans la région, il entrera donc en vigueur ce dimanche 9 juillet. Depuis Hambourg, où il participe au G20, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a expliqué que c’était à Amman en Jordanie que ces mesures de stabilisation du sud de la Syrie avaient été adoptées conjointement par les experts russes, américains et jordaniens.

Pour Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, l’accord montre que les Etats-Unis et la Russie peuvent travailler de concert en Syrie. Donald Trump et Vladimir Poutine ont d’ailleurs longuement évoqué en tête-à-tête à Hambourg les autres zones du pays où ils pourraient œuvrer ensemble à une désescalade du conflit.

Toutefois, beaucoup de détails restent à régler au sujet, notamment, du mécanisme de surveillance de la trêve. Serguei Lavrov a déclaré que dans un premier temps la sécurité autour de cette zone sera assurée par des forces de la police militaire russe en coordination avec les Jordaniens et les Américains. Mais Israël ne l’entend pas de cette oreille. Le quotidien Haaretz a écrit, vendredi, que Tel-Aviv exige que cette mission soit remplie par les Etats-Unis. Or, cette condition a peu de chance d’être acceptée par Damas et son allié iranien.

Rfi

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