Au Sénégal, des organisations de la société civile annoncent le dépôt prochain d’une plainte contre l’Etat du Sénégal auprès de la cour de justice de la Cédéao. Y’en a marre, la Raddho ou encore Amnesty reprochent aux autorités d’avoir failli dans leur mission d’assurer le droit constitutionnel de vote à tous les Sénégalais lors des législatives du 30 juillet.
Couranie Diarra n’a pas pu voter lors des législatives. Jusqu’au dernier jour elle a tenté, en vain, de récupérer sa carte biométrique, et son nom ne se trouvait pas sur les listes le jour du vote :
« Je signe la plainte contre l’Etat du Sénégal pour que ce préjudice soit réparé. J’avais l’impression sur-le-champ qu’on m’avait volé un droit. Le droit de m’exprimer, le droit de choisir la couleur que je voulais de l’Assemblée nationale », dit-elle.
Des organisations de la société civile ont annoncé l’ouverture d’un processus qui devrait mener au dépôt d’une plainte citoyenne devant la cour de justice de la Cédéao.
Les Sénégalais, qui n’ont pas pu voter en raison des dysfonctionnements dans l’organisation du vote, sont invités à signer cette plainte en ligne, ou dans les sièges des organisations de la société civile comme celui de Y’en a marre.
« Avoir un scrutin comme cela peut poser un problème de légitimité même de la législature parce qu’il y a des milliers de Sénégalais qui ont été exclus », souligne Alioune Sané, le coordinateur de Y’en a marre.
Quelques jours avant le scrutin du 30 juillet, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (COSCE), avait appelé les autorités et l’opposition à accepter un report des législatives afin d’arriver à distribuer toutes les cartes biométriques.
Babacar Gueye, président du Collectif est donc favorable à l’idée de porter plainte devant la Cédéao. « Ceux qui n’ont pas pu voter, ils sont privés d’un droit qui est inscrit dans la Constitution et c’est à cause de cela que c’est une lacune du processus électoral que nous venons de vivre », estime-t-il.
RFI
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