Guinée: les ONG de défense des droits humains dénoncent une lenteur dans les procédures judiciaires

« Tous égaux en dignité et en droit » est le thème de la journée internationale des droits de l’homme célébrée en différée en république de Guinée ce lundi 11 décembre 2017. Organisée par le haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme(HCDH) en Guinée, la cérémonie a connu la présence des ministres de la justice, de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, de la communication, du corps diplomatique, des organisations de défense des droits de l’homme, les cadres du HCDH, du système des nations unies et les cadres du ministère de la citoyenneté.

Au nom des organisations guinéennes de défense des droits humains,  Mademoiselle Gbolou Guilavogui a dénoncé la lenteur dans les procédures judiciaires en Guinée.

« Malgré la volonté politique affirmée par les autorités de promouvoir, de respecter et faire respecter les droits de l’homme en République de Guinée, les organisations de défense des droits de l’homme que nous sommes, restent préoccupées par certaines situations dont : La lenteur qui caractérise le processus de réconciliation nationale et la lutte contre l’impunité, en particulier s’agissant de la procédure dans le dossier du 28 septembre 2009, les victimes attendant depuis plus de 8 ans que justice leur soit rendue ; le retard pris pour l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de code civil qui contient des avancées importantes en matière de protection des droits de l’homme et en particulier les droits des femmes; Les violences commises au cours des manifestations par les forces de l’ordre, sans que des enquêtes sérieuses ne soient diligentées pour en identifier les responsables ; les conditions de détention parfois inhumaines des prisonniers dans les maisons centrales et d’arrêt entraînant des décès des détenus, et les retards excessifs pris pour le jugement de centaines de personnes placées illégalement en détention provisoires pendant plusieurs années ; les violations graves à la liberté d’expression et d’opinion se traduisant par des menaces, intimidations, harcèlements,  violences physiques  à l’endroit des acteurs de la presse. Les violations du droit à l’éducation, à des conditions de travail favorable et à l’accès aux services sociaux de base, notamment l’eau et électricité », a-t-elle expliqué.

Le refus du gouvernement de délivrer des agréments aux ONG et associations depuis un certain temps n’a pas été oublié par les ONG.

De son côté, Marc Rubin de l’UNICEF en Guinée a au nom de la coordinatrice résidente du système des nations unies en Guinée que depuis la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, les droits de l’homme sont, avec la paix et le développement, les trois piliers de l’Organisation des Nations Unies.

«La Déclaration a joué un rôle déterminant dans la prévention des violations, le redressement des torts et le renforcement des mesures de protection et des lois nationales et internationales relatives aux droits de l’homme. En cette Journée des droits de l’homme, je tiens à saluer le courage des défenseurs de ces droits, y compris celui du personnel des Nations Unies, qui s’emploie quotidiennement à les défendre partout dans le monde, en prenant parfois de terribles risques. J’exhorte citoyens et dirigeants de tous les pays à se battre pour tous les droits de la personne – droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels – et pour les valeurs sur lesquelles se fondent nos espoirs d’un monde meilleur, plus sûr et plus juste pour tous», ajoute le diplomate onusien.

Zenab Hamza au nom du représentant du HCDH en Guinée a dit que soixante-dix ans après l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme par les Etats, celle-ci reste toujours aussi pertinente qu’elle ne l’était le premier jour.

«Le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne. Le droit à l’éducation, à la santé, au logement, à des conditions de travail décentes. La non-discrimination. Le droit de s’exprimer et de participer aux décisions. Le droit de ne pas être arrêté arbitrairement et de ne pas être soumis à la torture, et le droit à un procès équitable. Les droits de l’homme sont essentiels pour nous tous. Comme l’air que nous respirons, nous remarquons à peine quand nos droits sont respectés-mais en leur absence, des millions de personnes souffrent et réclament leur respect. Les sociétés fondées sur la justice et l’égalité des droits devant la loi sont plus cohésives, plus justes et plus prospères », a-t-il conclu.

Cheick Sako ministre en charge de la justice a dit que tous les guinéens y compris le chef de l’Etat doivent se soumettre aux textes de lois.  « Du président de la République au petit boutiquier de Madina, tout le monde doit respecter la loi », a –t-il dit. 

Mamadou Barry pour Conakryweb

 

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