Guinée-Bissau: l’ONU souligne l’urgence d’élections législatives

L’émissaire de l’ONU pour la Guinée-Bissau, Modibo Ibrahim Touré, a appelé mercredi le Conseil de sécurité à réclamer au plus vite des élections législatives en Guinée-Bissau, petit Etat d’Afrique de l’Ouest en crise politique depuis 2015.

« Je souhaite voir le Conseil de sécurité souligner l’importance d’organiser urgemment des élections législatives dans le cadre constitutionnel prévu », a souligné l’émissaire lors d’une liaison vidéo avec la plus haute instance de l’ONU.

Il faut aussi « réaffirmer la centralité de l’Accord de Conakry » (2016) afin de sortir le pays de la crise, a-t-il ajouté lors d’une réunion publique du Conseil de sécurité consacrée à la Guinée-Bissau.

Plusieurs pays membres du Conseil ont fait part de leur exaspération face à la crise qui se poursuit dans ce pays.

« Il est temps pour les partis politique de passer des déclarations aux actes », a souligné la France, en déplorant que l’Accord de Conakry ne soit plus appliqué depuis 2016 et que les droits de l’Homme ne soient plus respectés.

Les Etats-Unis « n’ont plus de patience », a indiqué la mission diplomatique américaine tandis que l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire ou le Pérou évoquaient leur « grande préoccupation » face à l’impasse politique en Guinée-Bissau.

Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a nommé fin janvier un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur Da Silva, afin de former un gouvernement chargé d’organiser des législatives dans les prochains mois.

La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz appartient également.

MM. Vaz et Pereira s’accusent mutuellement de faire obstacle à l’application de l’Accord conclu à Conakry en octobre 2016, sous l’égide du président guinéen Alpha Condé dans le cadre d’une médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Cet accord prévoit une « procédure consensuelle » pour choisir un Premier ministre « ayant la confiance du président » et devant rester en place jusqu’à des élections législatives prévues en 2018.

AFP

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