Deschamps : « Je suis fier pour eux, et un peu de moi aussi »

COUPE DU MONDE – Didier Deschamps est désormais double champion du monde. Vingt ans après avoir soulevé le pestigieux trophée en tant que capitaine des Bleus, DD a été couronné dimanche en tant que sélectionneur. Une victoire qui a pris sa source dans l’immense frustration de la finale de l’Euro 2016. Aujourd’hui, il peut savourer d’avoir emmené ce groupe jusqu’au bout.

Il n’y a pas échappé. Il faut dire que ses joueurs n’attendaient que ça. A peine assis pour sa conférence de presse, Didier Deschamps a vu sa troupe entrer avec toutes sortes de liquides sucrés comme alcoolisés et qui eurent pour seul point commun de terminer sur sa tête.

Et puis, comme pour marquer le coup et un deuxième sacre mondial, Paul Pogba a rameuté la troupe et là, tout est parti en vrille. Debout sur le bureau du patron, comme Benjamin Mendy, le milieu de Manchester United a perturbé le protocole. Le tout dans une joie et un bazar indescriptible. Alors Didier Deschamps a fini par reprendre les commandes, parce que, cette fois, ses joueurs avaient décidé qu’ils en seraient ainsi. Finalement, DD aura perdu la main deux minutes durant ce Mondial. Et il ne s’en est pas plaint.

Il a rapidement rappelé ce que tout le monde venait de voir : « J’avais un groupe très jeune, 14 d’entre eux découvraient une Coupe du monde. Ma plus grosse fierté avec ce groupe, c’est qu’ils ont réussi à avoir l’état d’esprit. Je leur rabâche de ne jamais rien lâcher. Tout le temps. Ces qualités mentales et psychologiques ont été déterminantes dans cette Coupe du monde. On n’a pas tout le temps eu la maîtrise, mais on a répondu avec le caractère. »

 » Les équilibres humains sont tellement fragiles »

Du caractère plus que de l’esthétisme, grogneront les grincheux. Peu importe. « Est-ce qu’on est un beau champion ? Pfff (il souffle). On est champion du monde et on sera sur le toit du monde pendant quatre ans« , a-t-il lancé, chevelure détrempée, comme pour mettre fin au débat.

S’il a brillé par ses coups durant ce Mondial, DD retient avant tout la gestion physiologique d’un groupe qui, si l’on se fie à l’histoire du jeu, n’aurait pas dû décrocher la timbale aussi tôt. Il a fallu modeler ses joueurs et surtout son groupe. « Une grosse partie du métier, c’est de la psychologie, du management. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Pour arriver à ça, les choix les plus importants sont les choix d’hommes de la liste pour construire un groupe qui ira le plus loin possible. Les équilibres humains sont tellement fragiles… », a-t-il rappelé, lui à qui on a longtemps reproché d’avoir laissé Karim Benzema de côté.

Pour parvenir à cette unité, il a dû montrer l’exemple avec son staff. « C’était primordial, poursuit-il. On a passé 55 jours ensemble, il n’y a pas eu de problème et c’est le meilleur exemple pour les joueurs. Il y a des moments où je peux être très dur. C’est pour leur bien et même s’ils sont jeunes, il y a l’écoute qui est là. Vous le verrez, car un film sortira bientôt. »

Le succès renversant obtenu face à l’Argentine a été un tournant pour lui et les Bleus, qui ont commencé à y croire et répondre présent psychologiquement. Jusqu’à cette finale qu’il ne fallait pas rater, comme il y a deux ans. Comment s’y est-il pris pour éviter de revivre la désillusion du Stade de France ? Il a appris de ses erreurs. « Il y a deux ans, ça a été tellement douloureux de ne pas être champion d’Europe, a-t-il reconnu. J’ai appris beaucoup en 2016. Le fait de désacraliser l’évènement… J’avais trop accentué sur le côté émotionnel. Dans l’approche de ce match, la décontraction est importante pour aller chercher cette étoile. Je suis fier pour eux, et un peu de moi aussi. En toute humilité. »

Eurosport

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