Destitution de Kéléfa SALL : « Il s’agit d’un véritable coup d’État constitutionnel”, dixit Mamadou Baadiko Bah

Dans une interview qu’il a accordée à des journalistes dans la soirée de ce jeudi 4 septembre 2018, Mamadou Baadiko Bah leader de l’Union des forcesdémocratiques (UFD) s’est  longuement exprimé sur le décret confirmant la destitution de Kéléfa SALL. Mais aussi sur la grève déclenchée hier mercredi 3 octobre  par le syndicat libre des enseignants et chercheurs  de Guinée (SLECG).

Pour Monsieur Bah, il ne faisait déjà l’ombre d’aucun doute que “c’est la Présidence de la République qui a orchestré cette cabale contre le Président de la Cour Constitutionnelle, M. Kéléfa SALL”.

“L’issue est donc logique. Il s’agit d’un véritable coup d’Etat constitutionnel dont la finalité est le tripatouillage de la Constitution pour ouvrir la voie au troisième mandat illégal pour le Président Alpha Condé. Lui et ses amis sont embarqués dans une tentative de confiscation du pouvoir à tout prix, au mépris des règles élémentaires de démocratie. Ils comptent pour cela sur la violation flagrante des lois, la corruption à outrance et la répression barbare, comme on l’a vu lors du sit in de protestation du 19 septembre 2018 devant la Cour Constitutionnelle. Le peuple de Guinée est divisé sur des bases faussement ethniques, ce qui l’empêche de se lever comme un seul homme pour lutter contre la perpétuation de pouvoirs dictatoriaux, prédateurs qui ont achevé de piller et ruiner le pays depuis 60 ans”, a-t-ilindiqué.

Aux dires du patron de l’UFD, tant qu’il n’y aura pas une prise de conscience de cette triste réalité par une grande majorité de la population, le pays restera bloqué sans perspective autre que la misère, la régression, l’impunité et le désespoir.

Parlant de la grève des enseignants, il dit que cette situation illustre bien l’inconscience et l’irresponsabilité des élites guinéennes.

“Nous avons tout le temps pour des fiestas, des célébrations et des discours, mais nous n’avons pas le temps de travailler dur pour l’avenir de nos enfants. Depuis la fin de la dernière grève, on aurait eu suffisamment de temps pour régler ce problème. Mais il n’en n’a rien été. On gère le pays au jour le jour. Le droit à l’éducation de nos enfants, c’est le cadet de leurs soucis. Sans compter que la rémunération des enseignants n’est que l’un des nombreux problèmes graves qui réduisent notre système éducatif en une gigantesque machine à broyer la jeunesse, jetée dans la vie active sans formation adéquate et sans éducation. C’est lamentable”, a-t-il regretté.

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