Chili: six condamnations pour le meurtre de l’ancien président Frei Montalva

Au Chili, six personnes ont été condamnées mercredi 30 janvier à des peines allant jusqu’à dix ans de prison pour le meurtre de l’ancien président Eduardo Frei Montalva. Opposant à la dictature du général Pinochet, ce démocrate-chrétien est mort en 1982, des suites d’une septicémie. C’est en tout cas ce qu’a voulu faire croire le régime à l’époque.

En novembre 1981, Eduardo Frei Montalva est admis dans une clinique de Santiago, pour une opération a priori bénigne. Mais quelques semaines après, il meurt brutalement. Officiellement, à cause de complications liées à l’opération.

Après le retour à la démocratie, sa famille porte plainte pour meurtre, dans les années 2000. Et la justice chilienne l’a confirmé mercredi 30 janvier : Eduardo Frei Montalva a bien été empoisonné.

« Il y a eu deux expertises disant que de très petites quantités et espacées dans le temps de thallium et de gaz moutarde, se sont mêlées pour affaiblir les défenses immunitaires du président Frei, explique à RFI l’avocat de sa fille, Nelson Caucoto. Il est ensuite tombé dans un état grave en décembre 1981 et ne s’est jamais remis d’un choc septique. »

Deux médecins, le chauffeur personnel de l’ancien chef d’Etat, ou encore un agent de la police politique font partie des personnes reconnues coupables de l’assassinat, de complicité et de dissimulation du crime.

« Objectif à abattre »

Eduardo Frei Montalva est connu au Chili pour avoir mené une série de réformes sociales ambitieuses ou encore avoir nationalisé une partie de la production de cuivre dans les années 1960.

En 1973, il avait soutenu le coup d’Etat militaire contre Salvador Allende. Mais déçu par la junte militaire, il était ensuite devenu une figure importante de l’opposition, au point que le régime avait finalement décidé de l’éliminer.

« Eduardo Frei, à partir de 1980, lors de la campagne de la dictature pour se consolider au niveau constitutionnel, fut le grand promoteur d’une manifestation nationale contre la nouvelle Constitution, poursuit Nelson Caucoto. Il est devenu la principale figure d’opposition, et donc le principal objectif à abattre par la dictature de Pinochet, avec le dirigeant syndical Tucapel Jiménez. »

RFI

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