RDC: la Monusco promet de coopérer avec les «nouvelles autorités»

Alors qu’on attend samedi une délégation du conseil de sécurité à Kinshasa pour parler du renouvellement du mandat de la Monusco, la patronne de la mission onusienne, Leila Zerrougui, a donné ce mercredi sa première conférence de presse. Alors que l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila, avait demandé le départ de la mission, Leila Zerrougui a commencé son intervention devant la presse en évoquant sa première rencontre avec le nouveau président Félix Tshisekedi.

Le message de Leila Zerrougui au nouveau président, c’est que la Monusco reste « un partenaire des institutions de la République et du gouvernement congolais ». Elle dit être toute prête à mettre les capacités de la mission pour appuyer la RDC là où « les nouvelles autorités décideront que ce sont leurs priorités ». Leila Zerrougui a beaucoup insisté sur l’arrivée au pouvoir de « nouvelles autorités » et sur le fait que Félix Tshisekedi souhaitait une coopération étroite entre les casques bleus et les forces armées congolaises, les FARDC.

J’ai rencontré le nouveau Président hier – nous mettons à disposition nos capacités pour soutenir la République démocratique du Congo et les priorités du nouveau gouvernement. Nous sommes dans une logique de main tendue.  Leila Zerrougui (@SRSG_MONUSCO) 30 janvier 2019

Néanmoins, selon les résultats des dernières élections, l’ancien chef de l’Etat devrait garder la main sur toutes les assemblées, la primature et la plupart des exécutifs provinciaux. Joseph Kabila a été clair sur le fait que la mission onusienne devait présenter en mars prochain son plan de retrait. Difficile donc de savoir quelle sera la marge de manœuvre du nouveau président. En tout cas, Leila Zerrougui a minimisé les tensions avec le gouvernement évoquant une « famille » qui n’est pas toujours d’accord.

Prudence postélectorale

Leila Zerrougui s’est aussi montrée, une fois de plus, très prudente sur son analyse de la crise postélectorale. La patronne de la Monusco parle d’une étape extraordinaire et souligne la maturité de la population congolaise. Elle a répété qu’il ne fallait pas attendre plus de commentaires de la Monusco. Sa position depuis son arrivée, c’est de dire que c’est aux Congolais et pas à la mission onusienne de trouver les solutions.

Alors évidemment, Leila Zerrougui a été amenée à se justifier sur son positionnement. Si la Monusco communique moins qu’avant, c’est pour « calmer le jeu », admet-elle. Quant au fait que la Monusco ne respecterait pas son mandat : « Il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé pouvoir faire, que mes équipes auraient aimé faire, qu’elles n’ont pas pu », a reconnu Leila Zerrougui. Pour cette première conférence de presse de l’année, la patronne de la Monusco a insisté sur le partenariat qui lie la RDC à l’ONU. Elle a laissé au Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme le soin d’expliquer que les agents de l’Etat restent la principale source d’insécurité dans le pays, 61% de violations des droits de l’homme commises en 2018 ont été de leur fait.

Mise au point sur les FDLR

Enfin, Elle a aussi salué l’attitude des autorités congolaises vis-à-vis de son voisin rwandais. Leila Zerrougui a notamment été interrogée sur la lettre du ministre congolais de la Défense pour éradiquer un groupe de FDLR qui, avec l’opposant rwandais, le général Kayumba Nyamwasa, serait en train de planifier une attaque contre le Rwanda.

Deux mises au point de la patronne de la Monusco : d’abord que le désarmement volontaire est préférable, surtout pour des groupes qui se déplacent avec des femmes et des enfants et ensuite que, selon elle, le ministre a simplement voulu dire « j’ai eu une rumeur qui dit cela et je ne veux pas que le Congo soit une base arrière ». Et c’est cette affirmation que Leila Zerrougui trouve très positive.

RFI

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