« Je suis pour la suppression pure et simple des coordinations régionales », dixit Lucien Bendou Guilao


Cet ancien joueur du Syli national de Guinée, ancien ministre, actuel directeur général de l’Office national de perfectionnement professionnel et membre du RPG Arc-en-ciel l’a dit dans une interview qu’il a accordée à un de nos Reporters. 

Dans cet entretien, il a parlé entre autres du championnat d’Afrique des nations (CHAN) auquel la Guinée participe, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 prévue en Guinée, des contestations au sein du RPG Arc-en-ciel, des coordinations régionales.


Voici l’intégralité de cette interview

Quelle lecture faites-vous de la gestion actuelle du football dans notre pays ?

Lucien Bendou Guilao: Compte tenu du contexte actuel, je n’ai pas du tout envie de m’étendre sur le sujet.

Je dirai seulement que tant que nous continuerons à proposer des solutions conjoncturelles pour résoudre des problèmes structurelles on échouera. Voilà !

Le Syli national local s’est qualifié dans la douleur en ¼ de finale de la sixième édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). En tant que connaisseur de ce sport, quelle analyse faites-vous de la prestation des poulains de Kanfory Lappé Bangoura ? 

Comme vous l’avez si bien dit, nos enfants se sont qualifiés dans la douleur et avec suffisamment de recul, on peut dire que nous avons frôlé la correctionnelle. Nous avons été largement dominés en terme de possession de balle en première mi-temps et c’est tout à fait normale que les Tanzaniens reviennent au score. Nous n’avons été bons que lorsque nous étions menés au score et bizarrement, nous avons redonné le ballon à nos adversaires du jour dès après l’égalisation par Victor. Même s’il est vrai que les changements apportés par notre sélectionneur ont porté fruit, ne perdons pas de vue que nous aurions pu terminer la partie à dix. Notre match est à l’image de notre compétition, c’est-à-dire mi-figue mi-raisin. Nous avons terminé le premier tour avec un bilan de 1 victoire, et 2 matches nuls. C’est moyen.

Maintenant que nous sommes qualifiés pour les quarts de finale, il va falloir aborder les matches avec beaucoup plus de conviction, et de respect pour l’adversaire.   

Quelles sont les chances du Syli pour le reste de cette compétition continentale ?

À ce niveau de la compétition, nos chances sont entières et réelles. Nous avons 3 finales à jouer. Techniquement, nous sommes au-dessus de la moyenne de la compétition. Nos attaquants sont adroits et devront être déterminants. Notre équipe a les moyens techniques nécessaires pour décrocher la grosse tasse. Physiquement et mentalement, elle nous a prouvé qu’elle est capable d’aller chercher un score.

De toutes les façons elle n’a pas le choix, car pour gagner ces 3 matches qui restent, il va lui falloir être au top mentalement, physiquement et techniquement.

Ces derniers temps, les équipes guinéennes sont souvent éliminées prématurément dans les compétitions de la FIFA et de la CAF. Selon vous qu’est-ce qui explique cela?

Nous ne sommes pas au niveau à tous les niveaux. Nous devons relevé le défi des infrastructures, celui des moyens et enfin celui des ressources humaines. Pour l’instant, nous ne l’avons pas fait. 

La CAN 2025 est prévue en Guinée. Pour beaucoup d’observateurs, la Guinée ne pourra pas être à ce rendez-vous compte tenu du retard accusé dans la réalisation des infrastructures. Qu’en pensez-vous ?

Moi, j’ai choisi de faire confiance au Gouvernement qui s’est porté candidat pour l’organisation de la coupe d’Afrique de 2025. C’est vrai que le temps passe, mais nous devons tous garder la tête froide et dire qu’on pourra redoubler d’effort pour mettre en place des infrastructures, des stades d’entrainements et des stades pour les compétitions assez rapidement. Le COCAN est confiant, on doit leur faire confiance aussi jusqu’à la fin. Donc, je pense que ça sera tenable. Je constate aussi qu’on est déjà en train de travailler sur le sujet.

Après l’adoption d’une nouvelle constitution dans la contestation, le président Alpha Condé a été réélu pour un mandat de 6 ans. Des centaines d’opposants sont en prison, certains sont décédés en détention. Beaucoup réclament le dialogue pour mettre fin à la crise politique et que le développement du pays soit enfin amorcé. Qu’en dites-vous ?

Je n’ai vraiment rien à dire pour l’instant. Ce que je constate c’est que ce qu’il est possible de faire ou de dire quand on est protégé par l’immunité parlementaire, on ne doit pas le faire et le dire quand on ne l’est pas.

Les décrets de nomination des membres du gouvernement tombent à compte gouttes. Mouctar Diallo président des NFD aurait  rejeté le poste de ministre de la jeunesse et de l’emploi jeunes. La ministre Djeinab Dramé, accusée de détournement de fonds publics,  a été confirmée alors que son dossier reste toujours pendant devant la justice. Comment vous observez tout ça ?

Je l’observe avec beaucoup de calme et de pondération. De toutes les façons, mon rôle n’est pas de critiquer ou de valider des choix. Moi je suis un commis de l’Etat, je suis là pour bosser.

Ces derniers temps, il y a eu beaucoup de contestations au sein du RPG Arc-en-ciel. Madame Bangoura Fatou Doumbouya a été arrêtée et conduite à la DPJ. Votre opinion sur cette actualité ?

Il y a des contestations dans toutes les formations politiques. Quelque soit notre frustration, il nous appartient d’être raisonnables dans tout ce que nous faisons afin de ne pas mettre l’équilibre ou la vie du parti en péril. Nous ne devons pas perdre de vue que le Parti est plus important que nous. 

Après des violences meurtrières autour de l’installation d’un patriarche à Macenta, l’Assemblée nationale a voté une résolution pour réglementer le fonctionnement des coordinations régionales et similaires. Quel est votre avis ?

Je ne sais pas ce que vous voulez dire par réglementer le fonctionnement des coordinations régionales .  Moi, je suis pour la suppression pure et simple des coordinations régionales.

Qu’est-ce que vous avez à ajouter pour clôturer cet entretien ?

Les Guinéens doivent savoir que la prospérité partagée que le PRAC(Pr Alpha Condé) prône est en droite ligne avec un des objectifs de la Banque Mondiale. Ce n’est donc pas un terme farfelu, mais un véritable objectif de réduction de la pauvreté. Moi, j’appelle ça la croissance pro-pauvre, c’est-à-dire une croissance qui relève le niveau de revenu des couches les plus défavorisées de façon significative et durable. Merci

Interview réalisée par Mamadou Aliou Barry 

(+224) 622 304 942

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