Loi portant création des communes : « Ce texte crée bien plus de problèmes qu’il n’en résout », dixit un député

Les députés guinéens, ont adopté hier mardi, à l’unanimité, la loi portant érection de l’île de Kassa en commune urbaine et de 19 autres sous-préfectures en communes rurales. Au lendemain de ce vote des élus du peuple, le député Mamadou Baadiko Bah a fait une analyse critique de ladite loi.

Dans sa réflexion, Honorable Baadiko Bah fait remarquer qu’eux qui sont sur le terrain, savent « parfaitement que ces créations de nouvelles unités administratives répondent soit à des revendications communautaires, comme au Fouta, soit à des revendications de type clanique comme en Haute Guinée. La plupart des fois, nous savons que ces décisions sont prises pour satisfaire des promesses électorales du RPG, parti au pouvoir.»

Le sentiment du président du parti Union des forces démocratiques sur la question, est qu’avec cette orientation « le pouvoir, est en train d’ouvrir une boîte à pandores qui ne contribuera en rien à la cohésion des communautés et au progrès tant attendu, bien au contraire. En témoigne le tollé exprimé par les élus de la Région du Sud-Est et le fait qu’à Kourou (qui s’appelle en réalité Kourou Maninka) et à Tarambaly, par exemple, de petites localités sont presque en révolte contre leur rattachement à ces nouvelles unités. Ce texte donc crée bien plus de problèmes qu’il n’en résout. »

Selon ce député de la neuvième législature, le prétexte de rapprocher l’Administration des administrés « ne trompe que ses auteurs ». Pour lui, c’est le lieu de dire avec « force que l’instrumentalisation de la division ne peut pas avoir des limites et ira jusqu’à la destruction du tissu social. Les petits villages vont demander à être des sous-préfectures ; les villages demanderont à être érigés en préfectures, et ainsi de suite. « Pourquoi eux et pas nous ? » Le coût de l’administration du territoire va donc exploser, sans aucune amélioration notable des conditions de vie de la population, pendant que l’élite bureaucratique se reproduit indéfiniment et prospère. »

Selon le ministre de l’administration, avec l’érection de ses sous-préfectures en communes, « il s’agit véritablement d’un grand pas du programme du prof. Alpha Condé ». Pour Bouréma Condé, « plus vous rapprochez les services publics des administrés plus vous leur apporter un plus en terme de bien-être social ».

SOW MO YAYE

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