Régime Alpha Condé: la terreur et la délinquance économique comme systèmes de gouvernance

À l’aube de son arrivée au pouvoir en 2010, le Pr Alpha Condé avait dit: “je prends la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée”. Cette phrase avait été diversement interprétée mais ce qui est sûr la terreur a été utilisée comme système de gouvernance. Comme sous Sékou, des centaines de guinéens ont été tués sous le règne de celui qui a été un opposant historique. Il y a également eu des exilés, des arrestations arbitraires, des disparus, des détournements de deniers publics,….

De 2011 à 2021, plus de 200 opposants ont été tués lors des manifestations politiques et sociales à Conakry et à l’intérieur du pays dont de nombreux cas par les balles des forces de défense et de sécurité, selon l’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme. Parmi ces victimes, près de la moitié ont été tués lors de la lutte contre le tripatouillage de la constitution et le troisième mandat. Des opposants sont également décédés en détention sans procès. C’est le cas notamment de Roger Bamba de l’Union des forces démocratiques de Guinée. Des leaders politiques et sociaux comme Faya Milimono, Foniké Menguè, Sékou Koundouno, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Ibrahima Chérif Bah, Abdoulaye Bah Kindia, Étienne Soropogui ont été régulièrement envoyés en prison pour leurs opinions. Le principal opposant, Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG a été séquestré pendant plusieurs jours à son domicile privé. Il a échappé à deux reprises à une tentative d’assassinat lors des manifestations politiques. Pour la première fois, il était avec Sidya Touré et Lansana Kouyaté.

Interrogé, Maître Thierno Souleymane Baldé qui est l’un des avocats des victimes et proches de victimes du régime Alpha Condé a fait savoir que le nombre de victimes n’est pas connu puisque selon lui, il existe des fosses communes. “Il y a eu des morts un peu partout à travers le pays. À Nzérékoré sur place, il y a des personnes qui ont été enterrées dans des fosses communes, donc nous ne savons pas exactement le nombre exact des victimes. Ce qui est sûr, les responsables de ces tueries répondront de leurs actes tôt au tard”, a indiqué cet avocat inscrit au barreau de Guinée.

À Kaporo rails, Kipé2 et Dimesse dans la commune de Ratoma en banlieue de Conakry, des milliers de familles ont été deguerpis sans le moindre dédommagement dans ce fief de l’UFDG.

Sur le plan social, il y a eu des fortes tensions entre la communauté malinké dont est issu le Pr Alpha Condé et l’ethnie peule de son principal opposant Cellou Dalein Diallo. Ces divisions ont été entretenues par des dignitaires du régime Condé.

Des journalistes qui tentent de faire de révélations sur des cas de détournement sont jetés en prison. L’exemple de Lansana Camara du site Conakrylive qui avait révélé de graves détournements aux ministères des affaires étrangères est illustratif.

Sous le règne du régime Alpha Condé, les détournements des biens publics, la course à l’enrichissement illicite étaient le sport favori des dignitaires du régime. Le cas des 200 millions de Rio tinto, les 10 millions de dollars saisis à Dakar, le détournement des fonds qui devaient servir à la construction du siège du parlement et la réhabilitation de la société de téléphonie Sotelgui en sont quelques exemples.

Mamadou Aliou Barry pour Conakryweb.com

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