Guinée_Tribalisme: un véritable handicap pour le développement socio-économique du pays

La république de Guinée n’a jamais connu de guerre civile mais en revanche,  de tout temps les acteurs politiques ont manipulé les idéologèmes ethniques dans le but de conquérir et de monopoliser le pouvoir. La stratégie a été la même du règne de Sékou Touré au pouvoir actuel du CNRD en passant par les régimes Conté et Condé. 

Sous  Sékou Touré qui est de l’ethnie malinké, la communauté peule a subi de lourdes pertes après avoir été accusée de complots contre le régime d’alors. Elle a vu une bonne partie de ses intellectuels être écrasée par Sékou et son pouvoir dont les principaux postes de responsabilité étaient occupés par des personnes de sa communauté. Parmi les hauts cadres peulhs liquidités, on peut citer notamment Telli Diallo, premier secrétaire général de l’organisation de l’unité africaine (OUA) qui est devenue plus tard union africaine (UA); Docteur Alpha Oumar Taran Diallo, ancien ministre de la santé qui a disparu au camp Boiro; Barry Diawadou ; Ibrahima Barry dit Barry III, leader du mouvement socialiste afficain; Saïfoulaye Diallo; Baldet Ousmane, ministre des Finances et gouverneur de la Banque Centrale, cosignataire du franc guinéen en 1960…Beaucoup parmi eux ont été pendus ou fusillés. Il y en a d’autres qui ont péri au tristement célèbre Camp Boiro.

À la mort du très controversé Ahmed Sékou Touré le 26 mars 1984 après 26 ans de règne sans partage, un groupe de militaires dirigé par un certain Lansana Conté s’empare du pouvoir. Malheureusement,  les mêmes pratiques reviennent avec les nouveaux hommes forts du pays. Un peu plus d’un an après, un autre groupe de militaires avec à sa tête Colonel Diarra Traoré tente de renverser Colonel Lansana Conté le 04 juillet 1985. Le coup de force a échoué. De nombreux officiers malinkés dont est issu le colonel Diarra ont été assassinés au cours des représailles.  Sous le règne de Lansana Conté, les piliers de son régime étaient de son ethnie: Soussou. Parmi eux on peut citer Fodé Soumah, puissant ministre de l’économie et des finances, Fodé Bangoura, chargé des affaires présidentielles, El hadj Mamadou Sylla, Moussa Solano, Aboubacar Somparé, président de l’Assemblée nationale sans parler des responsables de l’armée. En 1998, des milliers de peuls ont été chassés de leurs terres sans dédommagement à Kaporo rails dans la banlieue de Conakry. Une situation qui a provoqué des remous dans la cité. 

Vingt-quatre (24) ans après son coup d’État, Lansana Conté meurt des suites de Maladie en 2008. Une aubaine pour le capitaine Dadis Camara et ses amis qui s’emparent du pouvoir. Comme ses prédécesseurs, le bouillant capitaine se fait entourer par des officiers et cadres civils issus de sa région d’origine qui est la Guinée forestière. En voulant s’accrocher au pouvoir, le capitaine et ses proches décident de réprimer dans le sang tout mouvement qui tente de s’opposer. Ce qui amena les massacres du 28 septembre au stade du même nom en 2009. Plus de 150 personnes tuées, une centaine de femmes violées, des dizaines de portés disparus et des centaines de blessés selon l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme. Ces atrocités précipitèrent la chute du capitaine qui a échappé de justesse à la mort. Gravement blessé, il est évacué à l’étranger et remplacé à la tête du pays  par Général Sékouba Konaté issu de l’ethnie malinké. Ces hommes ont persécuté les peulhs notamment lors de l’élection présidentielle de 2010 où son parent Alpha Condé était opposé à Mamadou Cellou Dalein Diallo qui est de la communauté peule.  Des peuls ont été arrêtés, tués à Conakry et chassés de la haute Guinée, majoritairement habitée par les malinkés. Général Konaté et son armée qui devaient observer une neutralité ont ouvertement soutenu le candidat Alpha Condé. 

Désigné vainqueur de la présidentielle en 2010, Alpha Condé  a très vite déclaré la guerre à la communauté peule. Avec la fameuse attaque de son domicile, il a pointé du doigt plusieurs officiers, des acteurs sociaux et politiques mais aussi des hommes d’affaires. C’est le cas notamment du Commandant Alpha Oumar Boffa Diallo, ancien aide de camp de l’ancien président Lansana Conté; des leaders politiques Amadou Oury Bah et Alpha Saliou Wann; du célèbre Homme d’affaires Amadou Oury Diallo “Diallo Sadakadji” et la commerçante Fatou Badiar Diallo. À cela s’ajoutent, les arrestations, les tueries, les déguerpissements  dans la commune de Ratoma habitée en majorité par les peulhs.  Environ 200 jeunes peulhs  sont tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité dans cette commune pendant le règne d’Alpha Condé.  En 2019, des milliers de personnes ont été déguerpies sans dédommagement à Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse dans la commune de Ratoma. Les nominations sont purement ethniques sous Alpha Condé.  Une pratique que son tombeur Général Mamadi Doumbouya a continué sans gène.  

Les conséquences de la division, du tribalisme, c’est le dysfonctionnement social, la discorde politique et la stagnation économique.  Toutes les sociétés divisées sont condamnées à la régression.

Mohamed Aliou Barry 

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