Guinée: Analyse de la situation économique du pays de Juillet 2021 à Juillet 2023

Depuis la prise du pouvoir par les militaires le 05 septembre 2021, et après deux années d’exercice, il est nécessaire de faire le point de la situation économique du pays durant la période.

Il convient de rappeler, avant toute analyse, que tous les indicateurs macroéconomiques sous régime d’Alpha Condé, avant putsch, étaient au vert, et l’économie guinéenne était considérée comme la plus résiliente post covid en Afrique.

Notre analyse portera sur deux parties. La première sera consacrée à l’examen du comportement des principaux agrégats, en glissement annuels, des données du juillet 2021 par rapport à celles de juillet 2023. Ainsi, il sera successivement examiné les comportements

– (a) l’évolutions du taux de croissance en termes réels du PIB, 

– (b) la situation budgétaire, 

– (c) l’évolution de l’endettement du trésor dans les livres de la Banque Centrale de la Républiques de guinée, 

– (d) le comportement de l’indice du prix à la consommation (inflation), 

– (e) l’évolution des réserves de change de la Banque Centrale. La seconde partie s’intéressera aux efforts consentis dans le domaine des infrastructures.

I) Évolution des principaux agrégats:

a) Taux de croissance du PIB :

Bien que les chiffres de l’année 2022 ne sont pas confirmés, en raison du délai légal qui est de deux ans, on peut affirmer sans se tromper que le régime d’Alpha CONDÉ a fait un miracle dans ce domaine. En effet, en partant d’un taux de croissance de 0,05% en 2010, ce taux se situait en moyenne par an 6% depuis 2016. Cette croissance était essentiellement tirée par le secteur minier grâce aux grands investissements effectués dans le domaine. Cette bonne tenue du secteur minier s’explique par la mise en place d’un nouveau code minier qui est l’un des meilleurs en Afrique. En plus du secteur minier, le Pr CONDÉ a mis un accent particulier sur le secteur primaire, en boostant notamment le sous-secteur agriculture dont l’impact se ressentait sur la croissance.

Depuis l’arrivée de la junte au pouvoir, cette dynamique de croissance est compromise. En effet, les discours tenus par les dirigeants actuels ne rassurent pas les investisseurs miniers. A titre illustratif, les ordres sont donnés aux miniers de fournir un plan de construction de raffinerie sous peine de l’annulation de leur convention, l’arrêt des travaux de Simandou pour faire intégrer de force la société RIO TINTO et l’injonction faite aux sociétés minières de rapatrier les recettes issues de leur exploitation constituent des facteurs qui ont conduit les miniers à mettre en berne les investissements. Cet attentisme dans le secteur minier a des effets induits sur les autres secteurs, notamment le secteur pétrolier dont la vente a drastiquement baissé. Quant au secteur immobilier, on assiste aux résiliations des contrats de location dans les zones de Kamsar et Boké, suite au ralentissement des activités des sous-traitants miniers. 

En ce qui concerne les autres secteurs de croissance, cette junte n’a aucune politique cohérente en matière agricole, élevage et industriel. 

b) Gestion budgétaire:

Cette gestion budgétaire a été caractérisée par un amateurisme dans le choix des politiques. Bien que la junte ait hérité certaines retombées des réformes des finances publiques du régime d’Alpha Condé, notamment la mise en place de la téléprocédure de collecte des recettes dans les régies financières, elle a péché dans le choix en privilégiant les mesures populistes au détriment des normes requises en la matière. Durant le premier semestre de l’année 2022, elle a gelé toutes les dépenses publiques pour faire croire à l’opinion nationale qu’elle est en train de mieux gérer, alors que ces paiements étaient essentiellement destinés aux PME et PMI qui constituent le moteur de la croissance. Dans un second temps, elle a ouvert les vannes en exécutant des dépenses dont les choix restent à désirer. Il s’agit notamment les paiements des travaux de rénovation de beaucoup de Ministères et le règlement de certaines dettes toxiques qui n’ont pas fait l’objet d’audit. Ainsi, les recettes budgétaires mobilisées en 2022 se situaient à GNF 22 376,3 milliards pour une prévision initiale en loi de finances de GNF 26.063,78 milliards. Quant aux dépenses, elles ont été exécutées à hauteur de GNF 24 336,9 milliards pour une prévision en loi de finances initiale de GNF 30.607,65 milliards. Théoriquement, en regardant le niveau d’exécution du budget, sans avoir les détails des dépenses et des recettes, on est tenté de dire que l’exécution est cohérente. Cependant, en examinant les opérations sur le marché monétaire, on constate que l’Etat a émis des emprunts obligataires pour un montant total de GNF 2 045, 896 milliards. La question qui se pose, ces émissions ont-elles financé les opérations de trésorerie comme le recommande la pratique, ou bien ont -t- elles financé les dépenses extrabudgétaires. Tout porte à croire que la deuxième option est la plus plausible. Car, nous assistons durant les années 2022 et 2023 à la signature des marchés de gré à gré non prévues dans les lois de finances et qui sont prioritairement financés et exécutés.

L’illustration parfaite de la gestion calamiteuse des finances publiques sous la junte, est l’utilisation du fonds alloué par le FMI à la Guinée pour USD 289, 32 millions au titre du soutien à la relance de l’économie guinéenne post covid. Ce montant a été négocié par le gouvernement Alpha Condé et a été encaissé en septembre 2021. Pour utiliser ces fonds, la junte a inventé des projets ex nihilo sans études préalables, et les marchés ont été passés de gré à gré et attribués pour l’essentiel aux nouvelles entreprises créées à cet effet. Les marchés concernaient notamment certaines voiries urbaines, les achats des machines agricoles et les constructions. Tous ces marchés sont surfacturés et ne sont pas soumis aux règles de contrôle des bureaux référencés. À date, ce montant est utilisé à plus de 90%. L’autre calamité dans la gestion des finances publiques est l’émission des titres d’État. Cette opération a été faite en violation des règles juridiques qui régissent son fonctionnement. En effet, les titres sont émis pour éteindre les créances de l’État en cas de tension de trésorerie. Il s’agit d’un dernier recours pour le règlement des créances de l’Etat. Mais, la junte a fait des émissions des titres d’état à priori, en contrepartie d’aucune créance, et remettre aux entreprises pour exécuter les travaux. C’est une première en Guinée et ailleurs. Ces titres sont escomptés dans les banques en vue de disposer de la 

liquidité. Ce qui va augmenter l’endettement intérieur. 

En somme la gestion budgétaire sous la junte est tout simplement catastrophique tant dans le respect des règles et déontologies requises en la matière que dans le choix des politiques. 

c) L’évolution de l’endettement du trésor dans les livres de la BCRG.

Cet indicateur permet de mesurer si les recettes publiques couvrent largement les dépenses publiques, et que les opérations de trésorerie à savoir, les émissions (emprunts obligataires et bons de trésors) couvrent les remboursements des dits titres pour assurer les équilibres.

Entre Juillet 2021 et Juillet 2023, l’endettement du trésor auprès de la Banque est passé, en glissement annuels, de GNF 3 831, 762 milliards à GNF 8.535,303 milliards, soit une augmentation de 122,75% qui correspond à GNF 4 703,541.

En appliquant les avances statutaires de la BCRG qui sont passées de 815,510 milliards en juillet 2021 a GNF 986,95 milliards, l’endettement net du trésor auprès de la banque centrale a augmenté de 150,25% en se situant à GNF 7 548,356 milliards en juillet 2023 par rapport à son niveau afin juillet 2021. 

L’interprétation est simple, en dépit d’une augmentation des recettes publiques induites par les réformes du gouvernement CONDÉ, et de l’émission des emprunts obligataires et des bons du trésor, la Banque centrale a créé les billets de banque (planche à billet) pour financer l’Etat. Cette création monétaire sans contrepartie a pour conséquences, l’augmentation du niveau général des prix à la consommation (inflation).

 À fin septembre 2021, le niveau d’endettement de l’Etat représentait 42% du PIB contre une moyenne sous régionale de 70%. À date, la Direction nationale de la dette publique entretient un flou total sur les données actuelles de l’endettement. C’est très toxique par rapport à l’émission des titres d’Etat qui s’est passée dans une opacité sans précédent. 

d) L’évolution de l’indice du prix à la consommation (inflation) :

L’inflation étant le niveau général du prix à la consommation, son évolution est très suivie par les pouvoirs publics. Car, toute augmentation des prix affecte le pouvoir d’achat de la population.

Durant la période sous revue, le taux d’inflation observé fin septembre de 2021 était de 13,1%. Ce niveau était déjà élevé et s’expliquait par les effets néfastes de la covid et l’ajustement du prix de carburant à la pompe en lien avec l’augmentation du cours de baril à l’international. Depuis l’arrivée de la junte au pouvoir, et selon les données officielles de l’institut des statistiques, le niveau général des prix a fortement baisse avec un taux de 6,2% afin juin 2023. Cette baisse du taux d’inflation relève de la supercherie intellectuelle ou tout simplement d’une duperie. Cette manipulation des chiffres pour s’autosatisfaire, témoigne à suffisance qu’on est mal parti. Prenons de façon succincte la théories des causes de l’inflation qui sont respectivement d’ordre monétaire ou importée. 

En prenant la cause monétaire, il est admis que toute création monétaire, sans contrepartie, pour financer l’Etat, génère l’inflation à très court terme. Dans notre cas, la BCRG a financé l’état par la création monétaire nette à hauteur de GNF 7.548,356 milliards. Selon la théorie, le taux d’inflation devrait augmenter mais il baisse drastiquement. Donc la théorie Friedman ne se justifie pas à l’institut des statistiques guinéen.

En ce qui concerne le volet inflation importée, la crise ukrainienne et les effets néfastes de la covid ont induit l’augmentation des prix dans le monde entier. À notre étonnement ce phénomène international a eu l’effet contraire en Guinée sur le niveau du prix à la consommation.

En laissant les démonstrations scientifiques, nous nous sommes amusés à demander les prix des denrées de première nécessité sur le marché guinéen. Il en a résulté ce qui suit: le sac de riz de 25% de brisure qui se négociait sur le marché sous le régime d’Alpha CONDÉ à GNF 280 milles, est vendu à date, à GNF 350 milles; le sac d’oignon qui se vendait à 200 milles en 2021, se vend actuellement à 650 milles; le carton de poisson frais qui se négociait chez les femmes vendeuses à 550 milles, se vend aujourd’hui entre 600 à 650 milles. 

Étant donné que la fonction produit est la plus importante des dix fonctions retenues dans le panier de calcul des IPC, son évolution est la plus suivie.

En somme, le taux d’inflation publié par les services techniques ne correspond ni aux théories monétaires ni à la réalité du marché. Au contraire, le panier de la ménagère souffre et le niveau de la pauvreté augmente.

e) L’évolution des réserves de change de la Banque Centrale:

Dans l’optique de mettre en évidence la gestion dynamique de la politique des changes, notre analyse portera sur les avoirs en devises, en écartant le critère des réserves internationales nettes dont le domaine de couverture est plus vaste.

Entre juillet 2021 et juillet 2023, les avoirs en devises sont passés de USD 1,066 milliards à USD 713,94 millions, soit une décrue de 33% correspondant à la valeur de USD 352,53 millions. Cette baisse ne s’explique pas par les paiements courants que sont les services de la dette, les charges et salaires des diplomates, les bourses des étudiants et autres fournisseurs étrangers de l’État. Ces dépenses en devise sont largement couvertes par les recettes en devise, notamment les taxes et royalties minières. Il faudrait chercher ailleurs les raisons de la baisse.

Selon les sources concordantes, la banque centrale participe fortement au financement des importations du pétrole pour le compte de la société nationale de Pétrole (SONAP). Cette société, qui est juridiquement une SA, devrait se faire financer par les banques primaires. Mais, ils se sont précipités pour créer la société et nommer les dirigeants par clientélisme, en comptant sur les réserves de la banque centrale comme sources de financement. 

Or, les opérations d’importation du pétrole sont commerciales, et il incombe aux banques commerciales de les financer. A date, les réserves de change de façon global couvrent moins de 3 mois d’importation contre 5 à 6 mois en 2021. À cette allure et d’ici la fin d’année 2023, la guinée ne pourra plus importer du pétrole si c’est la BCRG qui doit assurer le financement. 

II) Les efforts accomplis dans le domaine des infrastructures:

La gouvernance du régime d’alpha condé a été caractérisée par les grands travaux structurants du développement des infrastructures. Sans être très exhaustif, nous passerons en revue quelques réalisations ainsi qu’il suit: 

1. Instauration de la fête tournante de l’indépendance par région administrative :

Depuis 2011, le Président a instauré ces fêtes tournantes dans les différentes régions administratives pour développer les infrastructures de celles-ci. Ces investissements concernent les infrastructures administratives (logements et bureaux des gouverneurs, préfets, secrétaires généraux, ainsi que les bureaux régionaux et préfectoraux des services déconcentrés) et sociales (marchés et autogares). Du point de vue statistique, ces actions portaient sur 356 infrastructures, réparties dans les régions de: Boké, N’zérékoré, Mamou, Kankan et Kindia. Il convient de préciser chaque région est composée au moins de trois préfectures qui ont toutes bénéficiés des infrastructures, ainsi que les chefs-lieux ci-dessus. Le montant moyen par fête tournantes se chiffrait à USD 60 millions. Ces investissements ont complètement changé l’image des régions et réinstauré l’autorité de l’État. 

2.Les infrastructures énergétiques:

Il n’est pas superflu de rappeler qu’avant l’arrivée du Pr Alpha Condé au pouvoir, la guinée disposait une puissance totale installée de 235,15 MW et seule 118 MW était disponible en 2010, toutes sources confondues (hydroélectriques et thermiques), sur une demande d’environ 300 MW le réseau interconnecté. Les différentes composantes de l’industrie énergétique à savoir la production, le transport et la distribution n’existaient presque pas. C’est ainsi que le Pr a lancé, en 2011, la construction du barrage hydroélectrique de kaléta pour une capacité totale de 240 MW qui a été mis en ligne en 2015. Cette arrivée de kaléta sur le réseau national a permis d’améliorer le taux de desserte qui est passé de 51,82% en 2014 à 86,46% en 2018. Quant à la production d’énergie, elle est passé de 696 GWhs avant kaléta à 1876GWhs en 2018. Aussi, le réseau de transport et distribution a été entièrement reconstruit sous financement de la BID, la BAD et l’AFD. Au même moment, l’Etat a acquis une centrale thermique de 100 Mg watt pour augmenter encore la capacité de production. 

Ensuite, en décembre 2015, ce fut le lancement des travaux de construction du barrage Souapiti pour une capacité de production de 450 MW qui a été mis en ligne en décembre 2020. 

Aussi, l’Etat en accord avec la société HUAWEI Technologie a pu électrifier 200 localités en zone rurale. Dans la même dynamique, le réseau électrique des 33 préfectures de la Guinée, en dehors du grand Conakry, a été construit. Les préfectures non couvertes par le réseau des barrages hydroélectriques ont toutes bénéficié les groupes thermiques. Dans une perspective de couverture totale, la guinée a souscrit aux conventions sous régionales d’interconnexion. Il s’agit des lignes: 

– Côte d’ivoire -Sierra Léone-Guinée (CLSG);

– ligne OMVG : Sambagalou(Sénégal) -Mali- Labé- Linsan-kaléta-Boké-Guinée Bissau-Gambie-Sénégal ; 

– ligne Koukoutamba-Manantali ( Rep. Mali) et koukoutamba -Labé-Linsan ; 

– ligne Guinée-Mali: N’zérékoré-beyla-Kérouané-kankan-Fomi-Siguiri-Bamako.

S’agissant les lignes de transport, le financement a été trouvé pour la construction de la boucle de Guinée, à savoir : 

-linsan-dabola-kouroussa-fomi-kankan ; 

-kankan-kérouane-beyla-n’zérékoré ; 

-N’zérékoré-Macenta-Guéckédou-Kissidougou-Faranah-linsan.

En somme, le Pr Alpha CONDE a réalisé près de 1000 MW de puissance pour la Guinée garantissant ainsi les bases d’un développement industriel du pays. À titre comparatif, il aura installé sept fois (7) plus de puissance que la 1ère République et deux fois (2) plus de puissance que la 2ème République, et tout cela dans trois (3) fois moins de temps (08/26 et 08/24). 

III) Conclusion

1. le 28 août 2021 , la Banque centrale a encaissé 284 millions de us dollars du FMI dans le cadre de la riposte contre Covid 

2. ce montant n’a été utilisé qu’en 2022 et a servi à financer plusieurs réalisations d’infrastructures. 

3. En plus de ces ressources beaucoup d’autres ressources estimées à près de 500 millions de us dollars figuraient dans des comptes hors comptes du trésor. Ces ressources ont été intégrées et destinées à des dépenses d’infrastructures 

4. Les travaux de construction de la route coyah dabola ont été débloqués grâce aux paiements des arriérés à date de l’état aux entreprises chinoises.

.Ces travaux ont été conduit malgré le redimensionnement des routes initialement prévues 

5. l’effet psychologique junte a conduit à l’amélioration des recettes intérieures y compris celles minières.

6. les dépenses publiques ont été fortement maîtrisées (impacte psychologique de la junte)

7. En 2022 , les effets résiduels des dépenses de 2021 se sont poursuivis en offrant l’impression d’une efficacité de la junte. Des ressources nouvelles liées aux emprunts non concessionels sont intervenues. Un appui FMI du guichet choc alimentaire de 70 millions de dollars est intervenu. 

8. En 2023, les ressources externes se sont raréfiées. Malgré les bonnes performances de la DGI , les recettes douanières se sont effondrées en raison des déclarations anxiogènes régulières de la junte. 

9. Malgré ces difficultés, l’ajustement des dépenses à permis de maintenir les agrégats financiers et économiques dans le vert au dépend d’ une forte accumulation d’arriérés. 

10. À ce titre, les créances des sociétés de gestion de Kaleta et de Souapiti constituent des points noirs. Celles-ci seraient de l’ordre de 400 millions us dollars.

11. les politiques budgétaires de 2022 et 2023 sont à blâmer en ce qu’elles étaient bâties sur des hypothèses de déficit budgétaire supérieures à 4%du PIB. Ce qui a conduit à rechercher le financement sur le marché financier intérieur augmentant la dette intérieure a des niveaux très élevés susceptibles de faire basculer le risque de la dette de modéré à élever. 

12. les conséquences des charges publiques dues aux entreprises réalisant les infrastructures engagées entraînent les préoccupations suscitées pour la recherche de financement à tout prix.

Lancine SACKO

Secrétaire Général du RPG ARC-EN-CIEL au Royaume-Uni

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