Guinée: vers le lancement d’une pétition pour la candidature du Général Mamadi Doumbouya

Docteur Mohamed Hady Barry, président du Mouvement des Patriotes pour la Refondation(MPR) et ancien secrétaire général du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger a accordé une interview cette semaine à des journalistes dont un de nos reporters. Au cours de l’entretien, le président du MPR a annoncé une pétition en Guinée et à l’extérieur du pays pour la candidature du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. Voici l’intégralité de cette interview. Lisez:

Qu’est-ce qui a motivé la création et quels sont les objectifs de ce mouvement ?

Dr Mohamed Hady Barry: Ce qui nous a motivé, c’est la volonté d’unir notre peuple. L’objectif c’est de faire un diagnostic implacable de la situation de notre pays, au niveau de mentalité, au niveau de comportement, pour qu’ensemble nous trouvions des solutions pour unir le peuple. C’est le premier objectif. Le deuxième, c’est d’appuyer le Général Mamadi Doumbouya, d’initier et soutenir sa candidature pour les prochaines élections. Sommairement, voilà les objectifs.

Comment est structuré le MPR ?

Le MPR a une direction nationale, qui se trouve à Conakry. Il a des bureaux régionaux, dans les différentes régions. Il a 33 bureaux préfectoraux et 330 bureaux dans les sous-préfectures. Nous envisageons d’ouvrir des bureaux à l’étranger, parce que le mouvement des patriotes s’intéresse aussi bien aux Guinéens qui vivent à l’intérieur du pays, qu’aux Guinéens qui vivent à l’extérieur.

Est-ce que les autorités sont informées de l’existence de ce mouvement ?

Oui, en effet, les autorités sont informées de deux façons. Premièrement, nous sommes allés enregistrer notre mouvement à la Coordination Nationale des Mouvements de Soutien. Deuxièmement, nous avons adressé des correspondances officielles à la présidence de la République, à la Primature, et au ministère de l’Administration du Territoire pour demander de l’audience pour expliquer les motivations qu’il y a derrière ce mouvement, les objectifs que nous nous sommes fixés et le plan stratégique que nous avons mis en place pour atteindre nos objectifs.

Après le lancement, parlez-nous de vos programmes.

Avant de parler de notre programme, je souhaiterais remercier tous ceux qui nous ont appelé, les gens qu’on a rencontrés, qui nous ont félicités, mais nous remercions aussi ceux qui nous ont critiqués, ceux qui n’ont pas compris notre démarche. Ça, c’est normal dans un pays, chacun a ses objectifs. Donc, nous remercions très sincèrement tous ceux qui nous ont appelés, tous ceux qui nous ont téléphonés, tous ceux qui nous ont rencontrés, tous ceux qui ont envoyé leur candidature ou qui ont manifesté leur volonté d’aller avec nous.Maintenant, la prochaine perspective, naturellement, c’est d’essayer de fixer notre association dans un endroit très précis, d’une façon visible, ce qu’on peut appeler le siège ou le quartier général, c’est le premier objectif immédiat. Deuxièmement, c’est de rencontrer les autorités du pays, au niveau de la présidence, au niveau de la Primature, au niveau de l’administration du territoire, pour expliquer les raisons qui nous ont poussés à créer ce mouvement. Troisième objectif immédiat, c’est de meubler l’ensemble des structures, notamment la direction nationale, qui est chargée d’animer, de coordonner les activités du mouvement. Donc, le quatrième objectif immédiat, nous allons lancer immédiatement une pétition à l’échelle nationale et à l’étranger. C’est une sorte de pétition en faveur de la candidature du président de la République aux prochaines élections. La jeunesse, suite à notre déclaration, nous ont demandé de les accompagner dans une activité qu’ils veulent organiser. Il s’agit très précisément d’un match de gala de football qui portera le nom du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, et ça se fera dans le quartier de Keitaya, très précisément à Tobolon. Les initiateurs veulent réunir là-bas tous les jeunes de l’Axe pour pouvoir organiser ce match de gala dédié au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. C’est le 5e objectif immédiat. Voilà en gros ce que nous envisageons de faire immédiatement.

Aujourd’hui, il y a beaucoup de mouvements de soutien dans le pays. Qu’est-ce qui va différencier le vôtre des autres mouvements qui existent déjà ?

Il y a une grande distinction, c’est l’objectif visé. Notre objectif immédiat, certes, c’est d’initier et faire accepter la candidature du président de la République, mais une fois cet objectif atteint, les élections organisées, le président élu, l’organisation ne va pas disparaître, contrairement à beaucoup d’autres mouvements de soutien qui sont spontanés, éphémères. Alors, une fois cet objectif atteint, je vous avais déjà expliqué l’objectif. Le premier objectif, c’était d’essayer d’engager un dialogue au niveau de nos citoyens afin qu’on fasse un diagnostic implacable de tout ce qui ne va pas.Nous allons aborder les thèmes de racisme, d’ethnocentrisme, de détournement des biens du pays, parler de certains dysfonctionnements, parler de tout ce qui ne va pas au sein de la société pour que le changement puisse s’opérer à la base, au niveau de la communauté. Et ça, c’est un travail de longue haleine qui perdurera des années. Donc, notre mouvement, ici, a un objectif immédiat, mais il a un objectif à long terme. On ne peut pas prédire quand est-ce qu’il se terminera. Deuxième différence, ce mouvement, nous avons vu l’ampleur des réactions favorables des populations, de nos concitoyens qui partagent notre avis, ce que nous sommes en train de défendre. Et l’objectif, c’est de transformer ce mouvement en un parti politique qui va participer à l’éducation et à l’organisation des masses, à la formation des jeunes et à la transformation des conditions de vie de la population.Et voilà, comme vous le voyez, c’est tout un programme. Donc, l’objectif, comme je l’ai toujours dit, c’est de faire en sorte qu’il y ait une sorte de chamboulement ou une sorte de Big Bang politique. C’est-à-dire que les partis politiques qui sont là actuellement ont pour la plupart, en tout cas les plus importants, d’inspiration communautaire aujourd’hui, même s’il y a eu une évolution considérable par la suite, il faut le reconnaître, mais c’est ça le cas.Et de voir comment est-ce qu’on peut faire émerger un grand mouvement, un parti politique transnational qui n’appartiendrait à aucune région naturelle de notre pays et qui va fédérer les gens en fonction des programmes politiques qui seront donc élaborés. Et essayer d’aider à élire le Président de la République qui, aujourd’hui, est au pouvoir, il maîtrise bien son armée, il est en train d’entreprendre des actions gigantesques et utiles pour le pays. Donc, s’il a une formation politique transnationale qui représente la nation dans sa diversité et dans sa complexité, je crois qu’il pourra faire un travail formidable pour la Guinée.

Vous avez déjà servi l’État. Vous n’êtes pas novice dans l’administration. Si, aujourd’hui, on vous fait appel, vous pensez que vous êtes mieux placés pour aider les autorités actuelles?

Oui, vous avez tout à fait raison. J’ai une très grande expérience dans la gestion administrative de notre pays. J’ai servi à des postes de très haute responsabilité, que ce soit aux affaires étrangères, qui étaient ministères de souveraineté, ou la coopération, un ministère très technique. Donc, c’est vrai, j’ai une grande expérience là-dessus. Mais mon objectif immédiat, c’est comment aider le régime d’exception qui est là, d’une façon pacifique à aboutir à un régime démocratique et légal. Et c’est pour cela, moi, ce qui me conviendrait, c’est de créer un mouvement, participer à la création d’un mouvement, d’un grand parti transnational, qui va sensibiliser les Guinéens pour qu’ils se recensent, ou toutes les personnes qui ont 18 ans, qu’ils se recensent activement, qu’ils prennent connaissance de tous les textes législatifs qui sont directement liés au processus électoral, et surtout qu’ils comprennent le contenu de la Constitution qui est elle approuvée, pour qu’ils puissent vraiment s’engager pleinement en connaissance de cause.Une fois maintenant que ce régime sera un régime démocratique émanant de suffrage universel, en ce moment, toutes les sortes de barrières qui existent aujourd’hui en termes de mobilisation de financement à l’étranger, en termes de coopération, en termes de crédibilité vis-à-vis des investisseurs, toutes ces barrières là seront levées. Et en ce moment, la machine étatique pourra fonctionner pleinement, et c’est en ce moment que, naturellement, le gouvernement aura besoin, de ce cadre chevronné, qui a une très grande expérience dans l’administration, dans la gestion des projets, dans le montage des projets, dans la mobilisation des financements, etc. C’est en ce moment, effectivement, nous occuperons la fonction que le Président de la République jugera appropriée pour nous, et nous allons l’aider à travers nos conseils, etc.

Pour clôturer cet entretien, peut-être, il y a un message pour vos compatriotes?

Le message est simple. On souhaiterait que les Guinéens acceptent de se regarder en face, de dialoguer sérieusement, que chaque Guinéen accepte de faire de l’introspection, essaye de changer de comportement. Tout ce qui ne va pas objectivement, tout ce qui nuit au développement de notre pays, il faudrait que les Guinéens acceptent d’identifier et de changer leur comportement, afin qu’on puisse avancer. Notre objectif, c’est le bonheur du peuple. On s’engage pour l’intérêt du pays. Et on souhaiterait qu’il y ait beaucoup de personnes qui adhèrent au mouvement et qu’ils acceptent de participer pleinement à cette activité, parce que c’est quelque chose qui intéresse tout le monde.

Propos recueillis et transcrits par Mamadou Aliou Barry

aliousarayabhe@gmail.com

(+224) 622 304 942

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