Après sortie de prison, le jeune opposant du parti L’UFDG a décidé de relancer ses activités politique. Il a entamé son action par des rencontres avec la diaspora guinéenne vivant au Sénégal. C’est dans ce contexte qu’il effectue des visites de proximité pour sensibiliser de l’importance de voter UFDG, principale force de l’opposition en Guinée aux prochaines élections présidentielle. Lors d’une interview qu’ils nous accordé, Baba Alimou Barry est largement revenu sur sa libération. Mais également il a évoqué ses relations avec Cellou Dallein Diallo, président de l’UFDG. Non sans oublier de mentionner que la situation politico-économique de la Guinée est chaotique.
« Je suis heureux d’être libre, mais… »
Depuis, l’arrivée au pouvoir du professeur, Alpha Condé en Guinée, la situation politique dans ce pays est marquée par des mouvement d’humeur de l’opposition qui dénonce la manière dont l’actuel homme fort de Conakry est en train de gérer les affaire de la cité. Ces manifestations qui avaient démarré en 201 juste après la prise du pouvoir d’Alpha Condé n’étaient pas sans conséquence. C’est dans ce contexte que le domicile du président de la République a été saccagé par des nervis. Ainsi, plusieurs membres de l’opposition ont été cités dans cette affaire dite « Du 19 juillet ». Ils ont été par la suite mis en prison avant que certains eux ne puissent bénéficier de grâce présidentielle pour humer l’air de la liberté. Dans ce lot de personnalité de l’opposition guinéenne, on peut citer le nom du jeune opposant, Baba Alimou Barry, membre du bureau exécutif de l’Union des Forces Démocratiques de la Guinée (UFDG), principale force de l’opposition guinéenne dirigée par l’opposant El Hadji Cellou Dallein Diallo. Ce dernier qui est actuellement à Dakar dans la capitale sénégalais dont nous avons rencontré s’est réjouit de cette libération. « Cela fait presqu’une année que je suis sortie de prison après quatre ans passées à la prison central de Conakry. C’est un sentiment de soulagement d’émotion parce que cette libération ma d’abord permis de revoir ma famille. Mais, je suis un peu choqué parce que j’ai laissé des en prison avec lesquels, j’ai passé cinq ans dans la prison. C’est pour dire que j’ai un sentiment mitigé de ma libération. J’aurais vraiment aimé de les autres codétenus soient libérés. Autre chose également que je déplore c’est le moment où est intervenue la grâce présidentielle pour ma libération d’autant plus que j’avais déjà purgé la moitié de la peine qui m’a été infligée. C’est alors un sentiment de joie et de tristesse que je ressens à la fois depuis ma libération. Le fait que mes codétenus dans cette affaire à savoir, le commandant AOB, Fatou Dadiar, Mamadou Alpha et tous les autres restent toujours détenus en prison est déplorable. Ils devaient eux aussi bénéficier d’une libération car ils ont fait en prison cinq ans maintenant. Ils méritaient vraiment d’être libérés », a-t-il déclaré.
Demande de grâce pour détenus politiques.
Face à cette situation, Baba Alimou Barry plaide pour la libération des anciens codétenus qui croupissent toujours en prison qui selon lui pour avoir été accusés des faits qu’ils n’ont pas commis. Il va plus loin que cette affaire dont ils ont été poursuivis n’est purement politique. C’est la raison pour laquelle, il lance un appel au président de la République, Alpha Condé d’accorder la grâce présidentielle à ces détenus en faisant preuve de clémence pour apaiser le climat politique en Guinée. « Je lance un appel à l’endroit des autorités guinéennes et de toute la diaspora guinéenne de venir en aide aujourd’hui à ces personnes qui sont victimes d’une injustice qui ne dit pas son nom. Il y avait eu des recours que nous avions déposés auprès de la Cour suprême, mais malheureusement rien n’a été dit par rapport leur sort. Ces personnes devaient bénéficier d’une grâce, mais finalement tel n’a pas été le cas. C’est vraiment triste que ces gens puissent continuer avec cette détention. On est en train de parler d’apaisement et de réconciliation des guinéens alors on ne souhaite pas qu’il y ait de détenus politiques à nos jours puisque le processus d’apaisement a été entamé grâce à la rencontre avec les différentes personnalités de la classe politique. Ainsi, je lance un appel à l’ensemble des forces patriotique et à tous gens épris de paix et de justice à soutenir ces personnes afin qu’elles obtiennent la liberté », a-t-il plaidé.
« Je n’ai jamais braqué une arme sur quelqu’un ».
Même après sa libération le jeune opposant guinéen, Baba Alimou Barry continue de calmer son innocence et nie toujours les accusations ont été portées à son encontre. Il dit d’ailleurs regretter le fait des personnes mal intentionnées racontent des contre-vérités devant la barre pour accuser des innocents. « Vous savez en matière de justice quand on se retrouve dans entre les mains de personnes qui ne disent pas la vérité ; c’est vraiment déplorable. Et, je prie Dieu que cela ne puisse pas se reproduire en Guinée dans un pays qui se veut démocratique. C’est vraiment malheureux que l’on m’accuse d’avoir fait usage d’une arme. Je ne sais même pas manier. Je n’ai jamais connu de formation militaire. Cela ne me ressemble même pas. Je ne suis pas un homme violent. La Guinée a besoin aujourd’hui d’homme de valeurs. Personnes qui travaillent pour le développement de la nation », a-t-il fustigé.
« Mes relations Cellein Dallein Diallo et Bah Woury sont aux beaux fixes »
Se prononçant sur les rapports qu’il entretient avec le chef de l’opposition guinéenne, Cellou Dallein Diallo, par ailleurs président de l’Union des Forces Démocratiques de la Guinée (UFDG), et le premier vice-président, Bah Woury. Ce membre du comité exécutif du bureau politique de l’UFDG, Baba Alimou Barry en l’occurrence de dire en ces termes. « Les rapports que j’ai avec Cellou Dallein en ce qui me concerne sont liés dans le cadre associatif. Je suis un militant de l’UFDG. Je suis membre du bureau exécutif de cette formation politique dont je prends mes relations comme tel. Il y a eu des moments où, il y a eu à prendre des décisions où, je n’étais pas d’accord. Je suis allé lui rencontré pour lui dire ce je pense. Malheureusement, cela n’a pas été interprété comme çà c’est exactement passé. Les gens ont mal interprété mes positions. La vérité n’a pas été dite par rapport à ce qui s’est passé. J’ai été du coté de ceux qui dénonçaient les dérives dictatoriales qu’il essayait d’incarner au sein du parti. On voulait que l’UFDG soit un parti démocratique où, les gens pouvait donner leur opinion. Nous sommes ceux qui pensent qu’il faut une grande restructuration du parti. De là, on peut comprendre qu’il peut y avoir des divergences de vues en nous. Mais, cela m’empêche que nous soyons tous dans le même parti politique et nous aspirons à changer la donne dans notre pays. Après, il y a eu des tentions, ce qui est déplorable. Mais comme dans chaque organisation, il y a des hauts et des bas. Maintenant, il faut que l’on n’oublie ces querelles pour mettre les vrais problèmes sur la table afin de pouvoir faire face au régime d’Alpha Condé qui est notre adversaire politique. Et, je suis dans cette démarche de réconciliation des cadres du parti. J’ai de bonnes relations également avec Bah Woury au point que les gens me qualifient de pro-Bah Woury. Mais, je suis contre de vision des choses. Moi, ce qui m’intéresse, c’est le parti puisse aller de l’avant. Je veux que nous mettions les vrais sur la table que nous discutions de l’avenir du parti que de faire des clans au sein de notre formation politique. Bah Woury est un cadre de l’UFDG tout comme Cellou Dallein Diallo alors ils sont tous deux de l’importance à mes yeux. Je veux que nous travaillions la main dans la main pour une bonne marche de l’UDFG », a-t-il informé.
« La situation politique en Guinée est déplorable »
Cette occasion a été saisie également par le désormais ex-détenu de la prison centrale de Conakry, Baba Alimou Barry pour faire une lecture de la situation politique en Guinée. Il reste convaincu que la situation politique de son pays est chaotique et qu’elle est déplorable. « L’analyse que je fait de la situation politique en Guinée ; c’est que je constate qu’il y a toujours des querelles politiques en l’opposition et le pouvoir. C’est vraiment regrettable. Les gens n’arrivent pas à se mettre d’accord sur comment mettre en avant l’intérêt du peuple guinéen. Il faut que l’ont puisse mettre en place un dialogue politique constructif qui va permettre de pacifier le climat politique en Guinée. Nous voulons qu’il ait une large concertation de la classe politique pour un climat politique apaisé. C’est vraiment déplorable la situation actuellement en Guinée. Les choses n’avancent pas que ce soit du coté de l’opposition que du coté de la mouvance présidentielle. Les genres n’arrivent à se mettre au dessus de la mêlée pour faire des propositions concrètes. On est en train de faire de la politique politicienne qui est vraiment qui est vraiment déplorable car la populations n’y gagne rien du tout. Les gens ne sont pas là en tant que politiciens convaincus. Ils sont là pour s’enrichir, d’utiliser les divisions ethniques et faire des calculs politiciens pour tromper la populations », a-t-il déploré.
« La économique de la Guinée est chaotique »
Baba Alimou Barry a aussi dénoncé la situation économique de la Guinée. Il la trouve également trop chaotique vis-à-vis des autres pays de la sous-région à l’image du Sénégal. « Je suis à Dakar, il y a quelques jours, mais le changement que j’ai remarqué sur le plan des infrastructures, sur le plan de l’organisation au niveau de l’Etat, ce n’est pas comparable de ce qui se passe en Guinée. On est dans un marasme économique qui ne dit pas son nom. Cela est caractérisé par la corruption, le détournement des deniers publics où il n’y a pas de visibilité en matière de développement de la Guinée en moyen et long terme. On n’avance pas. Le pays est à genoux sur le plan de la justice, sur le plan de l’éducation, sur le plan des infrastructures. Et, alors que c’est la base du développement. Il n’y a pas d’eau, ni électricité dans le pays. Les gens avaient cru qu’avec l’arrivée de Alpha Condé au pouvoir les choses allaient changer, mais, c’est une grande déception que nous assistons actuellement car les délestages ont repris de la plus belle des manière. Il n’y a pas également de routes butinées en Guinée. Tous les jours, ce sont des promesses électorales qui ne sont jamais tenues. Les gens sont dans le désespoir. Les jeunes en majorité sont tentés par l’aventure. C’est ce qui avait conduit même aux nombreux cas de décès de jeunes guinéens aux larges de la Méditerranée. C’est vraiment malheureux parce qu’il y a aucune perspective pour la jeunesse. C’est dans cette situation que la Guinée se retrouve. On est en train de piller les richesses du pays. C’est tellement difficile pour les citoyens de la Guinée », a-t-il conclue.
Abdoulaye WANDIANGA.
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