L’Union européenne (UE) s’est engagée jeudi à débloquer 85 millions d’euros en faveur de l’Ouganda pour l’aider à faire face à l’arrivée de près d’un million de réfugiés sud-soudanais.
Cette annonce intervient à la veille du Sommet de la solidarité envers les réfugiés à Kampala, qui aura pour but de récolter 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) pour faire face aux besoins de financement de l’année à venir.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a visité jeudi un camp de réfugiés du nord de l’Ouganda, se joindra vendredi à d’autres officiels, des donateurs et des leaders régionaux pour tenter d’amasser le plus d’argent possible.
Les organisateurs de cette réunion estiment que 8 millions de dollars seront nécessaires sur les quatre prochaines années.
L’Ouganda est confronté à l’une des plus graves crises de réfugiés au monde, les Sud-Soudanais affluant à sa frontière pour fuir la guerre civile qui ravage leur jeune nation depuis trois ans et demi.
« Pour aider l’Ouganda à affronter cette situation sans précédent et pour soutenir les réfugiés les plus vulnérables, la Commission européenne a annoncé aujourd’hui une aide au développement de 85 millions (d’euros) », a déclaré le commissaire européen à l’Aide humanitaire, Christos Stylianides.
M. Stylianides visitait avec le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, le camp d’Imvepi, dans lequel s’est rendu un peu plus tard M. Guterres.
Le secrétaire général des Nations unies a de son côté salué « l’extraordinaire générosité du peuple et du gouvernement ougandais qui reçoit presque un million de Sud-Soudanais comme des frères et des soeurs, partageant avec eux leurs terres et tout ce qu’ils ont ».
« Dans un monde où tant de gens ferment égoïstement leurs portes, leurs frontières, n’autorisant pas les réfugiés à venir, cet exemple mérite les louanges et l’admiration de toute la communauté internationale », a ajouté M. Guterres.
Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), plus de 947.000 Sud-Soudanais sont abrités en Ouganda, qui accueille sur son sol un total de 1,2 million de réfugiés.
Deux ans et demi après son indépendance en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,7 millions de déplacés.
De durs affrontements en juillet 2016 à Juba avaient signifié l’échec d’un accord de paix signé en août 2015. Ces violences ont précipité un départ en masse des Sud-Soudanais. Depuis cette date, 743.000 sont arrivés en Ouganda, soit une moyenne de 2.000 par jour.
Bidibi, devenu en début d’année le plus grand camp de réfugiés au monde en lieu et place de celui de Dadaab au Kenya, après avoir ouvert en août 2016 seulement, héberge plus de 270.000 personnes.
Le gouvernement ougandais est généreux avec les réfugiés, qu’il autorise à travailler et à circuler librement dans le pays, et auxquels il distribue normalement un lopin de terre.
Mais cet afflux massif de réfugiés a pris de court aussi bien les autorités ougandaises que les humanitaires, et provoqué des tensions avec la population autochtone.
L’ONU estime que 500.000 Sud-Soudanais supplémentaires arriveront cette année en Ouganda.
« Nous traitons les symptômes, mais les causes profondes de cette violence doivent être réglées. C’est ce qui force les gens à fuir leur terre », a déploré un haut responsable gouvernemental ougandais, Wadri Sam Nykua, en évoquant le conflit qui perdure au Soudan du Sud.
Afp
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