Afrique du Sud: une conférence de l’ANC à haut risque pour Jacob Zuma

En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma a ouvert ce vendredi une importante conférence de l’ANC, son parti, avec un appel à l’unité. Plus de 4000 délégués de ce mouvement sont réunis pendant six jours à Soweto afin de définir les grands axes politiques du parti. Mais cette année, ce grand raout prend une autre dimension. L’ANC est en pleine crise, certains réclament la démission de son leader Jacob Zuma, embourbé dans les scandales, et la course à sa succession est déjà engagée.

Cette conférence promet d’être mouvementée avec certainement de nombreux rebondissements. L’ANC va mal, le parti a effectué son plus mauvais score aux élections présidentielles il y a trois ans et son leadership est remis en cause. Jacob Zuma est en effet embourbé dans des scandales de corruption à grande échelle. Ce qui a profondément divisé le parti entre les pros et anti-Zuma.

D’ailleurs, plusieurs hauts cadres de l’ANC ont appelé à sa démission. Et un groupe de vétérans, des héros de la lutte antiapartheid, ont décidé de boycotter la conférence. Elle va donc être un test pour le chef de l’Etat. D’autant plus que cette conférence a lieu en pleine course à sa succession. L’ANC doit élire un nouveau leader à la fin de l’année et les principaux candidats se sont déjà positionnés.

Même si cette succession n’est pas à l’agenda de ce rendez-vous, ce moment va permettre d’évaluer les soutiens dont bénéficient les différents candidats. Pour l’instant, il y a des personnages qui sortent du lot : Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ex-présidente de la Commission de l’Union africaine soutenue par le chef de l’Etat, et le vice-président du parti Cyril Ramaphosa.

Discours-fleuve

Dans la matinée, le président Zuma a officiellement ouvert cette conférence avec un discours-fleuve qui a duré presque deux heures. Il a parlé des difficultés économiques, du besoin de transformer l’économie au profit de la minorité noire et d’accélérer la redistribution de la terre. Mais surtout, il a commencé par évoquer les défis auxquels doit faire face l’organisation : les divisions, le népotisme, la corruption qui mine ses dirigeants. Jacob Zuma a ajouté que l’ANC devait corriger le tir si elle veut avancer. Une intervention un peu ironique étant donné qu’il est au centre de ces critiques.

Enfin, le président s’en est pris à ceux au sein de l’ANC qui critiquent ouvertement le mouvement disant que cela avait un impact négatif et qu’il faut régler les problèmes en interne. Une attaque à peine voilée envers ses opposants et notamment le vice-président Cyril Ramaphosa, qui est donc l’un des candidats à la succession.

Rfi

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