Ressemblant étrangement à celui de l’hivernage dernier, le ciel sociopolitique guinéen commence à se charger cette année encore. Le chiffon de la manif refait surface, brandis par les mêmes et pour les mêmes motifs. Preuve si on en avait besoin que la Guinée fait plutôt du surplace, avec en embuscade une question électorale que le pays n’arrive toujours pas à évacuer. Du coup, la reprise en perspective des manifestations était au menu de l’Assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée d’hier samedi. Présidant la rencontre, Cellou Dalein Diallo en personne a levé un coin du voile sur ce que seront ces nouvelles marches politiques.
L’arrêt de la Cour constitutionnelle étant intervenu depuis qu’elle brandit ses menaces de faire reprendre les manifestations, l’opposition entend décidément mettre l’occasion à profit pour exercer la pression sur le pouvoir en vue de la promulgation de la nouvelle loi électorale. Une promulgation contre laquelle beaucoup mettre le président en garde, dans la mesure où beaucoup de dispositions de la nouvelle loi ont été jugées anticonstitutionnelles. Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. D’autant que cette promulgation passe à ses yeux comme une étape devant conduire aux élections locales, le point nodal de l’accord politique du 12 octobre 2016.
Du coup, Cellou Dalein Diallo, pour être pris au sérieux, a annoncé que le chronogramme des manifs pourrait être dévoilé le mardi prochain à l’occasion d’une plénière de l’opposition. On en a également appris que comme par le passé, les véritables manifestations seront précédées de meetings de sensibilisation. Pour le reste, le chef de file de l’opposition implore de ses partisans une mobilisation réussie :
Il faut qu’on se mobilise pour que la prochaine manifestation soit un succès. Il faut vous préparer à une manifestation jamais organisée en Guinée. Lors de cette manifestation, ce ne sont pas seulement les militants de l’opposition qui seront dans la rue, mais tous les Guinéens pour exprimer leur frustration, leur besoin de justice, de sécurité. Ils viendront exprimer leur déception face à la corruption, aux détournements des deniers publics, à la misère, à la faim, à la malnutrition créée artificiellement par la mauvaise gouvernance du régime Alpha Condé. Donc, l’opposition va se retrouver mardi.
Africatime
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