Face à la presse, dans l’après-midi de ce vendredi 7 juillet, les procureurs des cours et tribunaux de Conakry se sont réjouis des avantages du jugement des dossiers criminels par les tribunaux. En tout, selon les parquetiers, 105 dossiers criminels ont été jugés par les tribunaux en seulement deux mois. Une performance, si on compare ce résultat aux temps des assises. Avec les assises de la Cour d’appel, il fallait attendre une année au moins avant de voir se tenir une session criminelle.
Parlant de crimes, le procureur général a annoncé que le dossier de la vindicte populaire de Lambagny sera jugé la semaine prochaine.
Pour sa part, Sidy Souleymane N’diaye, procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, a indiqué que le dossier sur la mort du journaliste Mohamed Koula Diallo sera bientôt enrôlé. Le procureur de la République a indiqué que quatre accusés vont comparaître dans ce dossier pour assassinat.
Vindictes populaires, assassinats, viols… l’ampleur des crimes semble inquiété le parquet de Conakry. Ce qui inquiète surtout, c’est l’apparente manie des populations à vouloir se rendre justice. Là-dessus, Mondjour Chérif croit qu’il y a un « fossé à combler entre la justice guinéenne et ses justiciables ». C’est-à-dire que le justiciable guinéen ne comprend pas le fonctionnement de l’appareil judiciaire. Alors, il accuse la justice de lenteur et de libérer les prisonniers, et il est donc prêt à se rendre justice. Pourtant, a dit le procureur, le temps de la justice n’est pas le temps de la presse.
A la base même de cette élévation du taux des crimes, Mondjour Chérif estime que la société guinéenne a démissionné à tous les niveaux. « Tout le monde a démissionné : l’éducation civique et morale ne fonctionne pas, les structures étatiques sont défaillantes à un certain niveau…Si c’est le cas, c’est la justice qui fait les frais de ce dysfonctionnement », estime-t-il.
Guinéenews
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