La décision a été prise par le président du Tribunal suprême de justice (TSJ) Maikel Moreno. Leopoldo Lopez est sorti de la prison militaire de Ramos Verde située à Caracas, à 4h00 du matin, heure de Caracas. Désormais le chef de file du parti Volonté populaire est assigné à résidence.
Selon le Tribunal suprême, cette décision a été prise pour des raisons de santé et également suite à des erreurs de procédures. Ce que n’a pas mentionné l’avocat espagnol de Leopoldo Lopez qui a été pourtant le premier à rendre publique l’information samedi matin.
Beaucoup pensent que cette sortie de prison est en fait l’objet de négociations entre la famille de Leopoldo Lopez et les autorités. Une polémique qui n’a pas lieu d’être selon le père du dirigeant, Leopoldo Lopez Gil. « Dans cette affaire, il n’y a ni vainqueurs ni vaincus. Ce qu’il y a ce sont des circonstances. Aujourd’hui nous sommes heureux parce que mon fils Leopoldo a été libéré après une incarcération injuste dans une prison militaire, mais il ne récupère pas pour autant sa liberté. Il est dans une situation de liberté relative dans le périmètre de sa maison. Il n’a pas de véritable liberté ce qui fait que nous continuerons à lutter pour qu’il obtienne cette liberté », assure-t-il.
Leopoldo Lopez a été condamné en septembre 2015 à 13 ans et 6 mois de prison pour incitation à la violence lors des manifestations qui avaient secoué le pays en février 2014. Une condamnation qui cachait des motifs politiques, selon le leader politique. Ce que toute l’opposition s’accordait également à dire, tout comme une bonne partie de la population qui arborait des portraits du dirigeant dans les manifestations presque quotidiennes depuis plus de trois mois.
Cette sortie de prison inattendue accompagnée d’une assignation à résidence a certainement un but de la part des autorités : calmer les ardeurs des manifestants. Mais l’effet pourrait bien être inverse. Car la sortie de prison de Leopoldo Lopez ressemble à s’y méprendre à une forme d’aveu de faiblesse, malgré les motifs médicaux qui sont avancés par le Tribunal suprême.
A une semaine de la tenue d’un référendum organisé par la coalition de l’opposition, le gouvernement de Nicolas Maduro cherche peut-être aussi à diviser l’opposition avant cette échéance cruciale pour la suite de la contestation.
Rfi
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