Pendant longtemps, ce fut un secret de polichinelle. Aujourd’hui, Corneille Nangaa, 46 ans, n’exclut officiellement plus l’hypothèse d’un report des scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux, qui n’auront probablement pas lieu avant la fin de 2017, « en une séquence », comme l’a pourtant prévu l’accord de la Saint-Sylvestre. Le président de la Ceni dit ne pas s’écarter pour autant de l’esprit du compromis conclu le 31 décembre 2016. Il s’en est expliqué au début de juillet, où il a, dans les jardins d’un hôtel parisien, donné rendez-vous à JA. Alors qu’à Kinshasa le Rassemblement de l’opposition l’exhorte à rendre son tablier, Nangaa paraît serein et confiant. Après tout, en matière électorale, c’est lui le boss. Premier responsable, il encaisse les coups. C’est sa façon de « gérer les passions des politiques » pour avancer, dit-il, satisfait d’avoir déjà pu enregistrer plus de 32 millions d’électeurs.
Jeune Afrique : Quand le pays disposera-t-il d’un fichier électoral fiable ?
Corneille Nangaa : La détermination du corps électoral avance bien. Nous avons atteint le chiffre de 32,75 millions d’électeurs inscrits, mais nous n’avons pas pu lancer comme prévu l’opération d’enrôlement au Kasaï et au Kasaï-Central à cause du phénomène Kamuina Nsapu. Lorsque les politiques avaient fixé au 31 juillet la fin de l’inscription des électeurs, personne n’avait pensé que les conditions sécuritaires ne nous permettraient pas de nous rendre dans ces deux provinces du pays. C’est un cas de force majeure.
L’accord de la Saint-Sylvestre a prévu la tenue de la présidentielle, des législatives et des locales « en une seule séquence ». Est-ce la bonne option ?
Il n’appartient pas à la Ceni de revenir sur un accord dont elle n’est pas signataire. Les politiques ont opté pour que ces trois scrutins soient organisés le même jour, c’est leur choix. Il aurait fallu cependant qu’ils soient réalistes quant aux délais nécessaires pour y arriver.
Beaucoup ont tendance à lire partiellement l’accord de la Saint-Sylvestre. « Le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral [CNSA], le gouvernement et la Ceni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections », précise le texte. Nous allons donc rester dans ledit accord pour respecter le choix des acteurs politiques et pour trouver les voies et moyens de déterminer le délai convenable pour la tenue de ces scrutins.
jeuneAfrique
Leave a Reply