Le président kényan Uhuru Kenyatta a appelé à la paix lundi, à la veille d’une élection présidentielle s’annonçant tendue et serrée, et au cours de laquelle il briguera un deuxième mandat face au chef de l’opposition Raila Odinga.
M. Kenyatta s’est adressé à la nation dans un message retransmis à la télévision, au terme d’une campagne au ton acrimonieux dont les derniers jours ont notamment été marqués par l’assassinat d’un responsable informatique de la commission électorale, et de nouvelles accusations de fraude de la part de l’opposition.
Il a appelé les Kényans à se déplacer en grand nombre mardi pour voter. « Mais je vous en prie, lorsque nous le ferons, faisons-le en paix », a-t-il déclaré.
« Après avoir voté, s’il vous plaît, rentrez chez vous. Retournez auprès de vos voisins. Peu importe d’où il ou elle vient, sa tribu, sa couleur ou sa religion, votre voisin est votre frère, votre voisine est votre sœur », a ajouté le chef de l’État.
Son principal adversaire Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidentielle, a lui aussi appelé les électeurs à se présenter en grand nombre, et a félicité M. Kenyatta pour « une campagne juste qui l’a emmené aux quatre coins du pays ».
S’adressant à la presse au terme d’une rencontre avec des observateurs électoraux de l’Union européenne, il a également assuré que le déploiement de plus de 150.000 membres des forces de sécurité avait pour but d’intimider les électeurs.
« Que le plus fort gagne », a-t-il conclu.
Quelque 19,6 millions de Kényans vont élire mardi leurs président, gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’assemblée. Ces élections interviennent 10 ans après celles de 2007, marquées par des violences, les pires de l’histoire du pays (1.100 morts), alimentées par des contestations du résultat.
L’élection présidentielle est une réédition du duel de 2013 entre MM. Kenyatta et Odinga. Elle a donné lieu à une campagne agressive lors de laquelle les invectives l’ont souvent emporté sur les propositions.
AFP
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