L’ancien ministre de la Justice et facilitateur de l’opposition au dialogue politique de 2013, redoute un éventuel report des élections législatives prévues en 2018 comme c’est le cas avec les communales qui, depuis 2010, retardent toujours.
La violation de la loi, affirme Elhadj Salif Sylla, étant devenue une habitude en Guinée, «Si demain, on me dit que les législatives sont repoussées, compte tenu de ce que je sais de ce pays et de la manière dont fonctionne le pouvoir en place, je ne serai pas surpris. S’il organise les législatives en 2018, peut-être ce sera ça la bonne surprise».
Pour l’ancien ministre, dans un pays normal, les échéances électorales doivent être respectées. «Si la loi fixe des échéances, tout le monde doit s’y soumettre. Certes, c’est la CENI qui organise, mais les dates des élections sont fixées par la loi», a-t-il précisé tout en rappelant qu’il faudrait «une situation exceptionnelle admise par tout le monde et examinée par les institutions juridiques compétentes pour voir comment on peut déroger un peu».
L’Accord de Ouaga avait prévu la tenue des législatives 6 mois après la présidentielle de 2010, mais, rappelle M. Sylla, elles n’ont eu lieu que 3 ans plus tard en 2013 après plusieurs manifestations de l’opposition.
«Quand on dit que la CENI est indépendante, on ne dit pas que c’est elle qui décide ce qu’elle veut. Elle doit obéir à la loi. La notion d’indépendance ne signifie pas que vous faites ce que bon vous semble». Le facilitateur pense que la crise à la CENI est sciemment préparée par le président Alpha Condé dans le but de ne pas organiser les communales cette année.
AMINATA
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