Groupes armés, le retour: le remaniement ministériel annoncé mardi en Centrafrique par le président Faustin-Archange Touadéra surprend avec l’entrée au gouvernement de proches de milices, au nom de la sacro-sainte « réconciliation nationale », alors que ces mêmes groupes sèment la violence dans l’intérieur du pays.
La Centrafrique est majoritairement sous la coupe de groupes armés, jusque-là absents du gouvernement du président Touadéra, élu en 2016 sous l’égide de la France et des Nations unies.
Plusieurs fois, Faustin-Archange Touadéra a martelé que la justice sera « implacable » envers les responsables d’exactions.
Mais parmi les 34 ministres qu’il a nommés dans le deuxième gouvernement de son quinquennat (contre 23 auparavant), plusieurs sont des représentants de ces mêmes groupes armés, qui se battent pour le contrôle des ressources naturelles. Selon un décompte de l’ONG Acled, leurs violences ont fait, à la date du 5 août, 1.145 morts depuis début 2017, souvent des civils.
Le gouvernement centrafricain met en avant sa volonté de réconciliation. « Pour moi ce sont des Centrafricains », désamorce le chef reconduit du nouveau gouvernement, Mathieu Simplice Sarandji, interrogé par l’AFP.
Parmi ces ministres, figurent des représentants de milices ex-Séléka, comme Lambert Mokove Lissane, ex-porte parole du FPRC (Eaux et Forêts), ainsi que le chef de file du RPRC et neveu de l’ancien président Michel Djotodia, Gontran Djono Ahaba (Energie).
Le président Touadéra n’a pas oublié les anti-Balaka, présents au gouvernement avec Jean-Alexandre Dedet, proche de la tendance Mokom, nommé au Secrétariat du gouvernement, et Jacob Mokpem Bionli, promu ministre de la Culture et du Tourisme.
« C’est une main tendue du pouvoir aux groupes armés, et particulièrement au FPRC », explique à l’AFP un membre éminent du nouveau gouvernement, sous couvert d’anonymat.
Afp
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