Libye: les kadhafistes peuvent être inclus dans le processus politique (ONU)

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a estimé vendredi que les partisans de l’ancien régime kadhafiste pouvaient participer au processus politique, et a demandé à tous les pays impliqués dans le dossier d’agir sous le parapluie de l’ONU.

« Les élections (parlementaires et présidentielle) qui sont le point d’arrivée du processus doivent être ouvertes à tout le monde », a souligné M. Salamé dans une interview à la chaîne de télévision France 24.

« Je veux que l’accord politique ne soit pas la propriété privée de tel ou tel. Ca peut inclure Saïf al-Islam (le fils de feu le colonel Kadhafi), ça peut inclure les partisans de l’ancien régime que je reçois ouvertement dans mon bureau », a ajouté l’émissaire onusien.

Interrogé sur la participation des « islamistes », il a fait valoir qu’il s’agissait d’une « famille très large ». « Si vous parlez des groupes violents, ils ne veulent pas jouer le jeu démocratique. Eux-mêmes s’excluent du jeu », a-t-il dit.

Ghassan Salamé, qui a pris ses fonctions en juillet, a présenté cette semaine sa feuille de route pour la Libye, plusieurs étapes institutionnelles avant d’arriver à des élections générales, « peut-être à l’été », a-t-il précisé.

Le président français Emmanuel Macron, qui avait réuni en juillet près de Paris les deux frères ennemis libyens Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement de Tripoli reconnu internationalement, et Khalifa Haftar, homme fort de l’Est du pays, avait annoncé des élections pour le printemps 2018.

« Il faut créer les conditions pour ces élections, qu’on sache comment élire un président et quel pouvoir lui donner », a nuancé M. Salamé. « Première étape, on a besoin d’une loi électorale. Il n’y a jamais eu d’élection présidentielle en Libye. Il y a des questions à régler. Elire, c’est bien. Mais est-ce que M. Macron lui-même a été élu sans une loi électorale ? », a-t-il demandé. L’émissaire a également diplomatiquement mis en garde contre les initiatives non concertées émanant de pays préoccupés par le dossier libyen.

« J’espère qu’on reconnaîtra à l’ONU la primauté et que les initiatives qui se font de part et d’autre conflueront vers l’ONU. On ne peut pas interdire à un Etat membre de vouloir jouer le médiateur à droite ou à gauche, mais il faut que ce soit sous le parapluie de l’ONU », a-t-il souligné.

AFP

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