Madagascar: condamnation d’un journaliste, une première en quarante ans

Le directeur d’une radio malgache indépendante a été condamné mardi à deux ans de prison avec sursis pour faux et usage de faux, la première condamnation d’un journaliste sur la Grande Ile depuis plus de 40 ans, selon l’ordre national de la profession.

Mardi, le tribunal d’Ihosy (sud de Madagascar) a reconnu Fernand Cello, fondateur et directeur de la radio Jupiter, coupable de « vol de chèque » ainsi que de « faux et usage de faux ».

« Fernand Cello est condamné aujourd’hui à deux ans d’emprisonnement avec sursis, accompagné d’une amende de 750.000 ariary (206 euros) et de restitution de 4 millions d’ariary (1.100 euros) », a déclaré à l’AFP son avocat, Justin Radilofe, qui a annoncé son intention d’interjeter appel.

A la suite de ce verdict, le journaliste, qui était en détention provisoire depuis quatre mois, va recouvrer la liberté mercredi.

Selon le président de l’ordre des journalistes de Madagascar, Gérard Rakotonirina, « les dernières condamnations de journalistes par un tribunal remontent à la première république (1958 à 1975) à Madagascar ».

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) avait « dénoncé » vendredi « l’acharnement des autorités de la région contre le directeur de la radio Jupiter ».

Selon RSF, Fernand Cello, « connu pour ses enquêtes sur des sujets sensibles », était poursuivi « pour des motifs fallacieux par des personnes qui avaient été mises en causes sur les ondes à la suite de ses investigations ».

Seule radio indépendante de la région d’Ihorombe, dans une zone minière en proie aux trafics et à la mauvaise gouvernance, la radio Jupiter dénonce régulièrement les collusions entre intérêts privés et publics, selon RSF.

AFP

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