Mehdi Bouaouaja, l’un des avocats tunisiens de Baghdadi Mahmoudi, l’ex-secrétaire général du Congrès général du peuple (CGP) libyen (fonction équivalente à celle de Premier ministre), a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Au lendemain de son jugement, Baghdadi Mahmoudi était apparu affaibli physiquement et mentalement. Comment est-il aujourd’hui ?
Mehdi Bouaouaja : J’ai été en contact avec lui récemment. Il souffre d’un cancer et d’une dépression, mais il a accès à un traitement. C’est surtout mentalement que les progrès ont été très nets. Il a retrouvé toute sa lucidité. Il est bien traité et réside dans un lieu qui ne ressemble pas à une prison.
Mais il n’est toujours pas libre…
Oui mais pour des raisons politiques, et non pas judiciaires. Sa lueur d’espoir, c’est l’application de la loi d’amnistie votée par la Chambre des représentants de Tobrouk, qui, je le rappelle, est reconnue par la communauté internationale. Son arrestation, son extradition et sa détention étaient depuis le début illégales.
Baghdadi Mahmoudi a été arrêté en Tunisie, à proximité de la frontière algérienne, au prétexte qu’il y serait entré illégalement. Or j’ai vu son passeport, et il y avait bien le tampon de Ras Jedir [poste-frontière tuniso-libyen]. Ensuite, mon client a été conduit en prison, où il a été interrogé par des agents étrangers. Son extradition, enfin, a eu lieu un dimanche matin [le 24 juin 2012] sans que le président tunisien [alors Moncef Marzouki] en soit informé.
jeune Afrique
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