Les juges d’instruction guinéens qui enquêtent sur le massacre du stade de Conakry en 2009 ont transmis le dossier au Parquet, ouvrant la voie à un procès, plus de huit ans après les faits, a annoncé jeudi le ministère de la Justice.
Dans un communiqué conjoint, des organisations de défense des droits de l’Homme et des victimes avaient affirmé que les trois juges d’instruction avaient notifié lundi « aux parties la fin de l’information judiciaire ».
Le ministère de la Justice a indiqué pour sa part que le pool des juges d’instruction avait transmis le dossier « au procureur de la République près le tribunal de première Instance de Dixinn pour règlement définitif », selon un communiqué.
« La clôture de l’instruction interviendra après les réquisitions du procureur de la République », a souligné le ministère, annonçant par ailleurs que le ministre Cheick Sako avait « pris un arrêté créant un comité de pilotage en vue de la préparation matérielle du procès à venir ».
Dans leur communiqué, les ONG, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa), demandaient le renvoi des 14 prévenus, « dont l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, devant le tribunal de Dixinn, afin de permettre l’ouverture d’un procès dès 2018 ».
Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d’opposants à la candidature à l’élection présidentielle du chef de la junte de l’époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d’enquête de l’ONU.
Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication présumée dans le massacre.
Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie des prévenus.
LE MONDE
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