Birmanie: le pape François rencontre Aung San Suu Kyi

Le pape François est arrivé en Birmanie hier, lundi 27 novembre. Une visite attendue en pleine crise des Rohingyas, cette minorité musulmane persécutée par l’armée birmane. Premier temps fort de la visite, le pape a rencontré le chef de l’armée, quelques heures après son arrivée. Aujourd’hui, le chef de l’Eglise catholique rencontre la dirigeante Aung San Suu Kyi.

Avec notre correspondante à Rangoon,Sarah Bakaloglou

Avant de partir pour Naypyidaw, la capitale administrative du pays, le pape François a reçu ce matin les responsables religieux. La rencontre a été ajoutée au programme à la demande de l’Eglise catholique ici en Birmanie, signe de l’influence que peuvent avoir les responsables religieux dans ce pays à majorité bouddhiste. Parmi les autres participants ce matin, il y avait aussi des leaders chrétiens et musulmans.

L’occasion pour le pape d’appeler à l’égalité entre les différentes religions et aussi entre les différentes ethnies dans un pays encore en conflit, comme dans l’Etat Kachin au nord, où des milliers de personnes sont déplacées et où les chrétiens sont nombreux et dénoncent des discriminations.

Rencontre avec Aung San Suu Kyi

Un des temps fort de ce voyage, c’est la rencontre de 45 minutes avec Aung San Suu Kyi. Le pape devrait lui apporter son soutien et encourager ses efforts pour amener la paix dans le pays. Pour l’instant, impossible de savoir si François parlera en particulier de la minorité musulmane des Rohingyas lors de son discours. Il devrait plutôt rappeler l’importance de la justice et du respect des droits de l’homme en Birmanie.

L’Eglise du pays lui a demandé de ne pas utiliser ce mot, Rohingyas, un mot interdit par les autorités. Car cela pourrait diviser le pays et mettre en danger la prix Nobel de la Paix, qui est, pour les catholiques, la seule personnalité capable d’assurer la démocratie face aux militaires. Un soutien attendu donc aujourd’hui du pape François, surtout après sa rencontre hier soir, avec le chef de l’armée birmane. Ce dernier lui a assuré qu’il n’y avait aucune discrimination dans le pays.

RFI

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