Corruption en Afrique du Sud: mandat d’arrêt contre l’un des frères Gupta (police)

La police sud-africaine a annoncé jeudi avoir émis un mandat d’arrêt contre l’un des frères de la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta, proche de Jacob Zuma qui a été contraint de démissionner la veille de son poste de président de la République.

« Il y a un mandat d’arrêt qui a été émis contre Ajay Gupta » dans un vaste scandale de détournement de fonds et de corruption, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Hangwani Mulaudzi.

« Les avocats d’Ajay ont été informés qu’il est désormais considéré comme un fugitif », a-t-il ajouté. Ils « ont été prévenus qu’ils devaient le remettre à la police, faute de quoi ils s’exposeraient à des poursuites pour complicité ».

Mercredi, la police avait fait une perquisition dans une maison cossue de Johannesburg appartenant à la famille Gupta et procédé à l’arrestation de huit personnes, poursuivies pour fraude, blanchiment d’argent et vols d’argent public dans un projet d’exploitation laitière.

Ces individus ont comparu jeudi au tribunal de Bloemfontein (centre) et ont obtenu leur libération sous caution.

Les Gupta et des personnes qui leur sont associées sont soupçonnés d’avoir bénéficié frauduleusement de fonds publics versés par la province du Free State pour ce projet d’exploitation laitière qui ne s’est jamais concrétisé.

Selon la presse locale, un total de 220 millions de rands (15 millions d’euros) auraient été détournés au profit de la fratrie.

Ajay Gupta est lui recherché dans une autre affaire de corruption, selon Hangwani Mulaudzi, qui s’est refusé à donner plus de détails.

Selon un rapport de la médiatrice de la République publiée en 2016, les trois frères Gupta sont impliqués dans la gestion des affaires de l’Etat sud-africain, de la nomination de ministres aux pressions pour obtenir de juteux contrats publics.

Leur propriété de Saxonwold est devenue une sorte de présidence bis, où les frères d’origine indienne ont offert des postes de ministres, selon plusieurs témoignages recueillis par la médiatrice.

Cet immense scandale a contribué à faire chuter le président Jacob Zuma, qui a été contraint par son parti, le Congrès national africain (ANC), de remettre sa démission mercredi soir.

Il a été remplacé dès jeudi par Cyril Ramaphosa, le patron de l’ANC, qui s’est engagé à faire de la lutte anticorruption l’une de ses « priorités ».

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