A l’occasion de la fête internationale du travail ce 1er mai 2018, Madame Doukouré Asmaou Bah secrétaire générale du syndicat national des employés de maison de Guinée (SYNEM Guinée) et présidente du réseau africain des travailleurs domestiques a accordé une interview à notre reporter. Elle a parler entre autres, de cette fête, de sa réélection à la tête du réseau africain des travailleurs domestiques, du manque d’union entre les travailleurs de Guinée. Nous vous proposons l’intégralité de cet entretien.
Aujourd’hui, c’est la fête internationale du travail. Quels sont vos sentiments et comment se porte votre syndicat ?
Asmaou Bah: Je commence tout d’abord par souhaiter une très belle fête aux travailleurs du monde en général et en particulier à ceux de la Guinée et de l’Afrique. Aujourd’hui, c’est un grand jour. Je profite de cette journée pour demander à tous les travailleurs de Guinée de s’unir car, c’est l’union qui fait la force. Le slogan du syndicat, c’est la solidarité et l’union. Dans notre pays aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire. Les travailleurs ne sont pas unis et leurs représentants aussi ne sont pas unis. Cela est un grand handicap. Ça ne fait pas avancer la classe ouvrière. Nous disons merci au gouvernement qui est toujours à l’écoute des travailleurs. C’est plutôt les travailleurs qui sont divisés. Quand il y a l’Entente entre les travailleurs, les autorités ne peuvent pas s’immiscer. En ce qui concerne les travailleurs domestiques, nous remercions le gouvernement du fait qu’il a ratifié la convention 189 relative aux travailleurs domestiques. Il est à l’écoute de des employés de maison, c’est ce qui a fait que la Guinée par ma modeste personne a été réélue à la présidence du réseau africain des travailleurs domestiques.
La réussite de votre premier mandat n’a-t-elle pas aussi pesée sans cette réélection ?
Cela aussi a pesé parce qu’on dit souvent, c’est le travail qui paye. Du fait que nous sommes actives en Guinée et dans la sous région et en Afrique en général a beaucoup pesé. Bref, c’est la ratification de la convention 189 par la Guinée et bonne défense des travailleurs domestiques en Afrique qui ont favorisés cette réélection.
Que comptez-vous faire au cours de ce deuxième mandat ?
Nous continuons à nous organiser pour faire adhérer beaucoup plus de membres dans le réseau mais aussi et surtout faire un lobbying auprès des autres gouvernements africains afin qu’ils ratifient la convention 189. l’Afrique est très loin derrière dans la ratification de cette convention. C’est seulement l’Afrique du sud, l’Île Maurice et la Guinée qui figure sur la liste des 25 pays qui ont ratifiés dans le monde.
Qu’est-ce que vous avez à ajouter pour clôturer cet entretien ?
On parle bien du travail. Du 28 mai au 8 juin 2028, la conférence internationale du travail va se tenir à Genève en Suisse. Je conseille à l’État guinéen en composant la délégation guinéenne de choisir des cadres efficaces, capables de représenter valablement la Guinée à cette rencontre du BIT. Il faut pas envoyer des personnes qui vont pour le tourisme. L’État débourse beaucoup d’argent et envoie des gens qui ne font absolument rien là bas. Ce sont les personnes que l’État ne prend pas en charge qui font le travail dans les commissions. l’État guinéen doit enlever dans sa tête, le fait de dire que cette centrale est représentative et qu’elle ne travaille qu’avec elle. On peut être petit et efficace. Il y a un adage qui dit que ce n’est pas la quantité qui compte mais la qualité. Dans les deux centrales syndicales qu’on dit représentatives, s’il n’y a pas des gens capables de bien représenter la Guinée, je pense que c’est inutile de faire de grandes dépenses pour les envoyer.
Propos recueillis par Mamadou Aliou Barry
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