LIGUE DES CHAMPIONS – Au lendemain de l’élimination de l’AS Rome en demi-finale de la C1 face à Liverpool (7-6 en cumulé), dirigeants et joueurs de la Louve ont pointé du doigt l’arbitrage de Damir Skomina et regretté la non-introduction de l’assistance vidéo à l’arbitrage en coupe d’Europe la saison prochaine.
Drôle d’ambiance à Rome. Quelques instants après l’élimination de la Louve en demi-finale de la Ligue des champions, pourtant suivie d’une très belle communion entre joueurs et supporters au Stadio Olimpico, Ramón Rodríguez Verdejo, dit Monchi, directeur sportif du club italien depuis un an, s’est jeté à l’eau sans se mouiller la nuque et a pointé du doigt l’arbitrage.
Selon lui, la Roma, vainqueur 4-2 au bout du temps additionnel face à Liverpool, et passée à un petit but d’arracher la prolongation, a perdu la qualification pour Kiev à cause des officiels. En cause, les décisions prises par Damir Skomina, l’arbitre de la rencontre, sur deux séquences : un hors-jeu sifflé contre Edin Dzeko, fauché quelques instants plus tard par Loris Karius dans la surface (50e), puis une main de Trent Alexander-Arnold non-signalée après un tir à bout portant de Stephan El Shaarawy dans la surface (63e). Deux actions qui selon le DS de la Roma ont directement influé sur le scénario du match.
Monchi demande l’intégration de la VAR en Ligue des champions
Le football Italien doit élever la voix. C’est incroyable ce qu’il s’est passé ce soir avec l’arbitrage. Il y avait deux penalties ce soir. La VAR (video assistant referee en VO, soit l’assistance par arbitrage vidéo) doit arriver en Ligue des champions« , a pesté l’ancien cerveau du Séville FC à la chaîne Mediaset Premium. « Je suis Espagnol et ici depuis un an, mais il est temps que le foot italien hausse le ton.”
Le dirigeant romain ne s’est pas arrêté en si bon chemin, puisqu’il a englobé la polémique d’arbitrage qui avait terni la fin du quart de finale retour entre le Real Madrid et la Juventus Turinmi-avril à Santiago-Bernabeu (l’intervention de Mehdi Benatia sur Lucas Vázquez qui avait permis au Real d’obtenir un penalty au bout du temps additionnel, ndlr).
« La Juventus aussi a été éliminée à cause d’erreurs incroyables« , a poursuivi Monchi, qui a vécu pendant 28 ans en tant que joueur puis dirigeant dans un contexte très spécial en Espagne; un pays assujetti aux polémiques incessantes sur le sujet. « Il y en a eu hier aussi lors de Real-Bayern. Félicitations à Liverpool mais il faut bien analyser ce qui s’est passé. Il y a deux penalties très nets qui manquent ce soir et qui changent tout. Et à l’aller ils marquent un but hors-jeu. La VAR doit arriver en Ligue des champions. Ça n’est pas normal. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas la VAR dans la compétition la plus importante qui soit. »
Di Francesco, le pacifique
L’objet du courroux de Monchi est bien la décision prise par l’UEFA de ne pas intégrer l’assistance vidéo à l’arbitrage en Ligue des champions la saison prochaine. En clair, une continuité dans l’injustice. Pas convaincu par l’utilisation du système – testé cette saison en Bundesliga et en Serie A avec pas mal de polémiques au bout – Aleksander Čeferin a refusé de suivre pour le moment les pas de la FIFA qui utilisera bien la VAR lors de la prochaine Coupe du monde en Russie.
Plus mesuré, Eusebio Di Francesco a ramené le calme lors de son passage en conférence de presse. Selon lui, la Roma a pris la porte car elle n’y a pas assez cru. Et ça c’est plus fort que deux interprétations de l’arbitre en plein feu de l’action. « On s’est marqué deux buts nous-mêmes mais sur le plan de l’attitude, je ne peux rien reprocher aux joueurs. Ça a été une grande soirée mais je regrette que ça n’ait pas été une nuit magique« , a souligné le technicien romain.
« Par moments, on a perdu du temps à protester plutôt que jouer et ça me rend fou. Mais vous parlez de la VAR et il est certain que la VAR aujourd’hui nous aurait sûrement plus donné qu’enlevé« , a-t-il ajouté. Pour son homologue, Jürgen Klopp, également concerné par une décision contesté en début de match silence radio sur l’arbitrage qu’il aime bien taquiner en Premier League. « Je préfère ne pas parler des arbitres. Il faudra voir les ralentis mais je sais qu’on peut mieux jouer. C’est la première fois que l’on n’est pas aussi bons qu’on peut l’être. On a eu besoin de chance, on l’a eue. Mais on a mérité de passer, je crois. »
» « Tout aurait pu être différent » »
Pour Alessandro Florenzi, c’est plutôt partagé. La Roma est d’un côté responsable de son sort. De l’autre, l’arbitrage n’a pas été bon. « La VAR ? Dans la vie, il faut plus agir et moins parler. Il y avait penalty et rouge. Sur les deux matches, c’est aussi notre faute. Avec la VAR, la finale aurait pu être Liverpol-Bayern, Roma-Real, Roma-Bayern… Tout aurait pu être différent”, a tonné le Romain.
« Cinq de leurs sept buts sont mis soit par nous soit après des cadeaux. Nous devons nous améliorer. Cependant, quelque chose d’assez marrant s’est produit ce soir. Il y avait clairement un penalty pour nous à l’heure de jeu quand un joueur de Liverpool aurait dû se retrouver avec un carton rouge direct. Cela aurait totalement changé la physionomie du match. »
» Sans la VAR, on risque de se ridiculiser »
James Pallotta, le président de l’AS Roma, s’est voulu philosophe sur la difficulté rencontrée par les arbitres, surtout avec un jeu de plus en plus fluide et rapide. Mais le besoin des participants à l’Europe est de retrouver un semblant de justice dans les décisions arbitrales.
« Je me rends compte que c’est difficile d’arbitrer, mais ce n’est pas possible de continuer sans l’assistance-vidéo« , a fait savoir le dirigeant à La Gazzetta dello Sport. « Liverpool est une grande équipe qui va pouvoir jouer la finale, mais c’est absolument indispensable qu’on utilise la VAR, sinon on risque de se ridiculiser comme ce soir (mercredi soir, ndmr) et on risque de tomber dans le ridicule. »
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