Les rapports publiés cette semaine par Mediapart semblent attester de la participation active du beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi, dans l’explosion de l’avion français au-dessus du Niger, qui a coûté la vie à la totalité de l’équipage.
Nouvelles révélations au sujet de l’attentat contre le DC-10 d’UTA, vol qui reliait Brazzaville (Congo), N’Djaména (Tchad) et Paris et au cours duquel 170 personnes ont péri le 19 septembre 1989. Des rapports inédits sur les préparatifs de l’attaque contre l’avion français, qu’un élu libyen aurait transmis à Mediapart, confirment que le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, alors numéro deux de la sécurité extérieure en Libye, était au coeur de l’opération. Senoussi a déjà été condamné par contumace par la justice française en 1999 avec cinq autres agents libyens. Il est à l’heure actuelle toujours détenu en Libye.
Selon ces documents, datés du 7 juillet 1988 soit un an avant l’attentat, Senoussi aurait notamment participé aux tests de l’explosif ayant servi à commettre l’attaque. En voici un extrait, publié par Médiapart:
« Nous avons obtenu les résultats suivants :- L’explosion a été très puissante.- La quantité que contient la valise est suffisante pour la mission.- L’usage d’une radio comme déclencheur de l’explosion était bon.- Aucune trace d’un corps étranger n’a été détectée lors du passage des portiques de sécurité, et il y en a eu plusieurs. Et tout cela a eu lieu en présence du colonel A. Senoussi et du docteur, et des représentants de l’administration en charge de la préparation. »
Réouverture de l’enquête?
Ces rapports révèlent également de nouvelles implications et notamment celle de Mansour Saber, l’un des agents libyens mis en cause dans l’attentat contre le Boeing de la Pan Am à Lockerbie, en décembre 1988.
Autant d’éléments de preuve qui pourraient permettre de rouvrir l’enquête sur cet attentat, qui ne sera prescrite qu’en septembre 2019. Les autorités libyennes ont toujours réfuté leur implication dans cette attaque meurtrière, qu’elles ont d’abord qualifié d’accident avant de tenter d’égarer les autorités françaises sur de fausses pistes.
L Express
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