PEINE CAPITALE – L’ONG Amnesty international publie ce mercredi son rapport sur la peine de mort dans le monde. Quatre pays concentrent à eux seuls presque 80% des exécutions dans le monde. Et cinq autres ont augmenté le nombre de mise à mort.
En 2018, 690 personnes ont été condamnées puis exécutés dans le monde. Un chiffre au plus bas depuis dix ans, constate Amnesty International qui publie ce mercredi son rapport annuel. « La chute du nombre d’exécutions à l’échelle mondiale prouve que même les pays apparemment les plus rétifs amorcent un changement et réalisent que la peine de mort n’est pas la solution », a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International.
Comme chaque année, le nombre de mise à mort en Chine n’est pas communiqué. Ce chiffre est classé secret d’Etat et l’ONG dénonce, une fois encore, ce manque de transparence. « On pense que les exécutions s’y comptent par milliers », précise Amnesty International.
Quatre pays concentrent 78% des exécutions
Au total, vingt pays ont procédé à des exécutions en 2018, par décapitation, électrocution, pendaison, injection létale ou arme à feu. La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant, en Iran (253), en Arabie saoudite (149), au Vietnam (85) et en Irak (52). Ces quatre pays concentrent à eux seuls 78% de toutes les exécutions recensées, hors Chine.
En Iran, le nombre d’exécutions a chuté de 50%. Cette baisse s’explique par la modification de la loi relative à la lutte contre les stupéfiants. Pour autant, l’ONG souligne aussi que ce pays est l’un des derniers à condamner à mort des personnes mineures au moment des faits. En 2018, sept personnes ont ainsi été exécutées.
Les mises à mort ont augmenté dans 5 pays
D’autres pays ont renoué avec la peine de mort. C’est le cas de la Thaïlande, qui avait banni cette pratique en 2009. Le nombre d’exécutions a aussi augmenté dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis (25), au Japon (15), à Singapour (13) au Soudan du Sud (7) ou encore au Belarus (4).
Dans le monde, Amnesty International a enregistré 2.531 condamnations à mort (Chine non incluse) l’année dernière, contre 2.591 en 2017. 19.336 seraient donc en attente dans les couloirs de la mort. L’ONG s’est dite « préoccupée par la forte hausse du nombre » de ces condamnations dans certains pays. Elles ont ainsi été multipliées par quatre en Irak (271 condamnations à mort en 2018), et ont augmenté de 75% en Egypte (717).
19.336 personnes dans les couloirs de la mort
Malgré tout, l’organisation juge que la peine de mort est « résolument en recul » dans le monde. En un an, l’ONG a constaté une baisse de 31 %. Le Burkina Faso a ainsi adopté un nouveau code pénal excluant la peine de mort, tandis que la Gambie et la Malaisie ont déclaré un moratoire officiel sur les exécutions. Et aux États-Unis, la loi relative à la peine capitale dans l’État de Washington a été déclarée inconstitutionnelle.
Selon Amnesty International, à la fin de l’année 2018, 106 pays, soit plus de la moitié des États dans le monde, avaient aboli la peine de mort, et 142 d’entre eux étaient abolitionnistes en droit ou en pratique. Huit personnes condamnées à mort ont aussi été innocentés au cours de l’année écoulée, dont deux aux États-Unis et un en Egypte.
LCI
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