Guinée: Chérif Abdallah justifie l’absence du GOHA dans la lutte contre le COVID-19 et parle du plan de riposte économique de l’État

 Chérif Mohamed Abdallah Haïdara président du groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA) a dans une sortie médiatique ce mercredi 8 avril 2020 a réagi au plan de riposte économique à la crise sanitaire Coronavirus (COVID-19) du gouvernement guinéen. Il a également justifié l’absence de son organisation sur le terrain pour la lutte contre cette pandémie.

« Les mesures prises par le gouvernement ne feront non seulement de l’effet sur le terrain, mais c’est aussi médecin après la mort. Parce que vu la situation, parmi tous les gouvernements responsables du monde, le nôtre attend jusqu’à ce qu’il finisse son mascarade électorale pour prendre ces mesurettes. C’est évident que ces mesures ne feront aucun effet sur la vie de nos concitoyens notamment à l’intérieur du pays. Si on dit qu’on a supprimé certaines taxes pour les entreprises, cela ne fera aucune répercussion parce-que les marchandises des opérateurs économiques qui se trouvent dans les magasins et boutiques ont été été déjà dédouanées. Elles ont payé toutes les taxes. Donc, les commerçants ne pourront pas diminuer ce qu’ils ont déjà sur le terrain. Ils ont acheté ça avec des devises qui coûtent chères. Si le gouvernement ne baisse pas les prix des produits pétroliers à 4000 ou 5000 francs guinéens,  ça n’aura aucun effet sur le terrain.Peut-être, ils ont fait ces mesures pour sortir des milliards qui vont être partagés entre quelques personnes, quelques privilégiés qui ont l’habitude de se partager l’argent de l’État sans penser aux pauvres populations qui sont en train de souffrir.  Troisièmement, on parle de mesure d’accompagnement pour les opérateurs économiques mais ces derniers ne verront peut-être même pas la couleur de cet argent« , a-t-il entamé.

Poursuivant, il a fait savoir que depuis le temps du feu Général Lansana Conté, ce sont les mêmes personnes qu’on est en train de tourner et d’enrichir dans le dos du pauvre citoyen.

 La Guinée est vraiment un pays spécial. Pendant tout le monde se préparait contre cette pandémie, le pouvoir est allé à des élections. Pendant ce double scrutin, des citoyens ont été tués, des commerces et des habitations pillés. Plusieurs marchés ont été brûlés par des inconnus. Coronavirus est venu trouver la Guinée dans une situation très difficile et dangereuse. Le conseil que je vais donner à tous les opérateurs économiques, c’est de suivre strictement les consignes de l’organisation mondiale de la santé (OMS) et les spécialistes guinéens. Au minimum un mètre de distance entre eux et le citoyen qui se présente devant les boutiques et magasins. Il ne faut pas accepter les contacts parce-que cette maladie existe, elle est réelle et dangereuse. Respectons ces mesures pour protéger nos clients nos proches. Mettre des kits de lavage des mains devant les commerces. Se laver les mains régulièrement. Ce message va à l’endroit des transporteurs aussi », a-t-il indiqué.

 Revenant sur les 30 mesures annoncées par le gouvernement guinéen, le patron de cette organisation de défense des opérateurs économiques, indique que la Guinée n’a même pas atteint les 5% de ce qui est fait au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

De l’absence du GOHA sur le terrain dans la lutte contre le Coronavirus

« Nous, on ne peut pas faire de grandes actions sur le terrain parce que ma sécurité et celle de certains de mes proches collaborateurs sont menacées par le gouvernement. Pendant la période d’Ebola, nous étions au devant de la scène. On avait mené de grandes actions. Cette fois-ci, tout le sait les menaces des gouvernants sur nous. Nous donnons les conseils parce-que cette fois-ci, nous ne pourrons pas faire des actions sur le terrain. Nous ne sommes pas en sécurité, nous ne sommes pas rassurés. Nous attirons l’attention de la communauté internationale par rapport à l’insécurité qui règne dans le pays mais aussi sur ma personne en tant que membre du front national pour la défense de la constitution (FNDC) pour avoir dit non à un troisième mandat en Guinée. Pendant la période d’Ebola, tous les marchés de la République, les médias, les mosquées, les écoles coraniques, les postes de gendarmerie et de police, les Camps militaires, les hôpitaux, les centres de santé, les frontières, dans la plupart, le GOHA avait déposé des kits sanitaires. Pendant cette période, aucun marché n’avait enregistré un cas d’Ebola. Ce qui veut dire que nos actions auxquelles les commerçants avaient adhéré avaient porté fruits. Cette fois-ci, vu les menaces du gouvernement qui pèsent sur ma personne à cause de son troisième mandat, nous préférons donner des consignes ».

Mohamed Aly Barry

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