En visite à Fria, le dimanche dernier, le Président Alpha Condé a accusé le Sénégal, de servir de base arrière pour « déstabiliser la Guinée ». A travers une interview qu’il a accordée à nos confrères d’Africaguinée, Bah Oury a tenté de disculper le pays de Macky Sall, de cette accusation.
Dans ses explications, le leader du parti Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), a precisé qu’on ne sait pas « exactement que se passe-t-il entre les présidents guinéen et sénégalais ».
« Tout ce qu’on a constaté », poursuit Amadou Oury Bah, « la fermeture prolongée de la frontière joue un impact extrêmement préjudiciable à l’économie nationale et à la qualité des relations entre nos deux pays. C’est la première fois que le président guinéen s’est exprimé de manière ouverte en indiquant que Dakar est la plaque tournante de toutes les tentatives de déstabilisation de notre pays. Ceci dit, cela reste à démontrer puisque par le passé, il ( Alpha Condé ndrl) avait dit qu’il avait eu beaucoup de complots préfabriqués. Donc, il y a nécessité de faire œuvre de critique historien pour que l’histoire de la Guinée depuis l’indépendance jusqu’à présent soit mieux cernée pour distinguer les accusations construites sur le néant et cerner ce qui est avéré exact afin d’écrire correctement l’histoire des relations diplomatiques entre nos deux pays ».
A la question de savoir si Sénégal peut servir de base arrière pour déstabiliser la Guinée, l’ancien exilé du régime Condé fait remarquer qu’il y a « beaucoup de choses qui se racontent, malheureusement certains de nos compatriotes sont responsables de ce colportage de fausses nouvelles, pour faire mousser l’intérêt qu’ils peuvent susciter auprès d’une certaine frange radicale de l’opinion ». Mais dit-il, « en réalité, il n’y a rien de concret à ce niveau. Le Sénégal est confronté à deux problèmes : la question de la Casamance est une préoccupation majeure pour les autorités sénégalaises, en plus des dynamiques des forces asymétriques qui se basent de la religion pour déstabiliser toute l’Afrique de l’Ouest. En aucune manière, le Sénégal ne peut jouer le rôle dans le sens d’une déstabilisation de la Guinée »
« Tout contraire », soutient le conseiller de l’actuel chef de file de l’opposition, « ils ont une attitude de tolérance, une culture d’accueil qui font que certains opposants et non des moindres peuvent aller et venir. Lui (Alpha Condé, ndlr) aussi avait bénéficié par le passé de cet environnement de tolérance et d’hospitalité que les autorités sénégalaises, depuis le président Senghor, ont toujours accordé à tous les guinéens, quelque soit le sens de leur opinion. Nous sommes tous, près ou de loin, redevables à ce pays, qui, dans des circonstances difficiles a accueilli des milliers et des milliers de nos compatriotes. Ils ont contribué à faire exfiltrer le candidat Alpha Condé en 1991-1992, lorsqu’il s’était réfugié à l’ambassade du Sénégal. Ils ont joué un rôle extrêmement important dans la préservation de ses intérêts politiques ».
SOW MO YAYE