L’observatoire Citoyen de la Gouvernance et de la Redevabilité, a animé une conférence de presse ce mercredi à Conakry. L’OCGR a mis l’occasion à profit pour présenter le rapport d’une étude qu’il a menée sur le déguerpissement des encombrants physiques des routes, dans le grand Conakry.
Dans le résumé du rapport de leur mission, les responsables de l’observatoire citoyen de la gouvernance et de la redevabilité, ont précisé que dans les cinq communes ( Dixinn, Matam, Matoto, Coyah et Dubréka), l’étude a porté sur un échantillon de « 1167 personnes interviewées.»
A la question de savoir le coût estimatif des biens démolis, le résultat global de l’étude fait état, selon l’OCGR, d’un montant minimal de « 1 091 602 000 GNF, contre un montant maximal de 1 337 501 000 GNF, avec une moyenne de 1 583 400 000 GNF. »
« 63% du coût des infrastructures démolis se situent entre 1 000 000 et 28 000 000 GNF », ont-ils fait savoir dans le condensé de leur rapport.
Sur la base des constats faits sur le terrain, cette Organisation de la société civile guinéenne, a fait des recommandations à l’État guinéen qui sont entre autres : « le renforcement de la commission d’enquête annoncée par le chef de l’État par des acteurs non étatiques et des représentants des personnes impactées, le renforcement de l’équipe de contrôle du ministère avec pour mission spécifique, la gestion des cas de deux poids deux mesures, constatés sur le terrain, la mise en place urgente d’une législation qui pérenne en charge la procédure de déguerpissement à l’instar par exemple de l’expropriation pour cause d’unité publique, la mise en place immédiate d’un fonds pour la réparation des dommages causés aux victimes régulièrements installées, pour le recasement des familles indigentes et un soutien à la relance des activités économiques dans les zones impactées…»
Par ailleurs, les acteurs de l’OCGR estiment que même s’il est vrai que l’idée de restaurer l’image de la capitale dans le but de procurer à la ville son éclat urbain est une initiative saluée par « tous les guinéens », force est de reconnaître que « le modus operandi qui a omis tout contenu humanitaire et pédagogique, doublé d’une communication officielle inopportune et malveillante, a fini par la priver de toute adhésion populaire. La conséquence est qu’aujourd’hui, les opérations sont aux arrêts. Ce qui ne manquera de nourrir et de cristalliser les sentiments de frustration et de colère, du fait de la politique à géométrie variable du deux poids, deux mesures.»
Sow mo Yaye