
Comme annoncé précédemment, la manifestation appelée par le Front national pour la défense de la constitution a été réprimée dans le sang hier mercredi 17 août 2022 à Conakry par les forces de défense et de sécurité. Il y a eu au moins deux morts, de nombreuses arrestations et de blessés dont des cas graves.
Plusieurs blessés graves ont été admis dans des structures sanitaires. C’est le cas de Diallo Abdoul Rahim qui a été transporté à l’hôpital national Donka dans un état critique. Interrogé dans son lit de malade, le jeune opposant à la junte militaire qui affirme avoir échappé de justesse à la mort est revenu sur sa mésaventure.
« J’étais sorti répondre à l’appel du FNDC. J’ai été arrêté et violenté par des éléments des forces spéciales au niveau du rond-point Cosa.J’ai été sauvagement battu, ligoté, traîné sur le goudron avant d’être jeté dans un caniveau. J’ai perdu connaissance, c’est ici à l’hôpital que je me suis réveillé. J’ai échappé de justesse à la mort. On m’a dit que ce sont des riverains qui m’ont transporté ici. L’un des agents qui m’ont violenté a dit qu’ils vont écraser ceux qui sont en train de saboter leur pouvoir avec des manifestations. Surtout vous les peulhs, m’a-t-il dit avant de me donner un violent coup« , explique-t-il.
Poursuivant, Diallo Abdoul Rahim qui dit craindre pour sa vie, affirme avoir été arrêté et emprisonné en 2020 sous le règne de M. Alpha Condé. Il précise que ses proches avaient payé une forte somme pour obtenir sa libération.
« Le dimanche 22 mars 2020 en marge du double scrutin référendaire et législatif que l’opposition avait demandé de boycotter et d’empêcher, j’ai été arrêté à Wanidara par des militaires des forces spéciales qui m’ont conduit à l’escadron mobile numéro 18 (Eco18) de Cosa. J’ai été déshabillé et obligé de dénoncer mes amis. Je subissais toute sorte de torture(bastonnade, privation de nourriture, injures, des travaux forcés, …). J’y suis resté pendant 19 jours. Pour que je recouvre ma liberté, mes proches ont payé 4.000.000 de francs guinéens. Avant de me libérer, le commandant m’a obligé de signer un engagement de ne plus participer à une manifestation contre le régime« , se souvient-il.
Aliou Barry pour Conakryweb.com
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