De l’état des routes guinéennes aujourd’hui, il en a été également question, en marge de la plénière du CNT récemment consacrée à l’adoption du document de programmation budgétaire pluriannuelle 2025-2027. Le président du Conseil national de la Transition a notamment mis l’occasion à profit pour interpeller plus directement le ministre.
Priorité majeure du CNRD, tout au début de la Transition, les routes guinéennes, dans leur ensemble sont néanmoins dans un piteux état aujourd’hui. En particulier, durant cette saison des pluies, plusieurs axes routiers restent impraticables, en raison des interminables nids-de-poule qui les tapissent. La situation est telle que le sujet s’est invité à la dernière plénière du CNT.
« M. les Ministres, nous parlons de l’électricité, mais à l’intérieur du pays, quand vous regardez l’état des routes, vous allez être embarrassé ou mettre la priorité dessus », a-t-il ainsi lancé en direction en direction des ministres du Budget, de l’Economie et de la Jeunesse. L’année passée, a poursuivi Dr. Dansa Kourouma, « le budget 2024, la direction qui s’occupe des routes préfectorales pour le désenclavement de l’intérieur du pays n’a pas pu décaisser son budget. C’est pourquoi nous sommes là, en train de reprendre les mêmes recommandations de 2022 à nos jours. Mais qu’est-ce qui ne va pas » ?
Aux yeux du président du CNT, pour qu’on en arrive à un tel niveau de dégradation de nos routes, les membres doivent être coupées de la réalité du terrain. C’est pourquoi s’adressant tout particulièrement au ministre de l’Economie et des Finances, il lui lance une invite. « Montez dans le taxi, faisons l’effort un jour, M. le ministre de l’Économie et des Finances, portez votre casquette, déguisez-vous, prenez le taxi, discutez avec les citoyens. Moi, je le fais. Vous parlez avec 10 Guinéens, vous allez vous en rendre compte, ils sont fiers de la transition, mais ils ont un constat. La situation devient de plus en plus insupportable, en termes de niveau de vie. Les gens s’en plaignent, la vie devient chère, parce que le secteur privé est asphyxié », lui dit-il.
Sur la même lancée, Dr. Dansa KOUROUMA trouve que les efforts consentis en faveur de la jeunesse demeurent insuffisants. La jeunesse, selon lui, est laissée en rade. « La jeunesse est abandonnée dans le désespoir. Si on investit dans ces domaines, vous allez voir que les jeunes vont manifester leur joie de vivre, comme ça se fait en Côte d’Ivoire. Un jeune qui détient un maquis en Côte d’Ivoire ou un attiéké-drome (lieu vente de l’attiéké) en Côte d’Ivoire a la joie de vivre, parce que ça lui permet de joindre les deux bouts », fait-il remarquer.
L’état dégradé des routes provoque une usure prématurée et des dommages importants aux véhicules, tout en freinant le développement du tourisme, un secteur clé pour la mobilisation de recettes. C’est pourquoi Dr Dansa Kourouma a encouragé les membres des commissions du CNT à élaborer des orientations pour stimuler le tourisme d’ici 2025.
En tout cas, il faut reconnaitre que récemment, il a fallu son déplacement à l’occasion de la cérémonie de pose de la première pierre de l’Ecole nationale d’administration (ENA) pour que le premier ministre, Amadou Oury Bah, lui-même, réalise l’ampleur de la dégradation de la route entre Kagbelen et le Km5. L’invite que le président du CNT a lancée aux membres du gouvernement n’est donc peut-être pas totalement dénuée de sens. Parce qu’il est vrai que certains d’entre eux, reclus dans la bulle de Conakry et de leurs fonctions, sont totalement coupés des réalités qui prévalent sur le terrain.
A préciser que le Directeur de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), a lui-même dénoncé la qualité des routes réalisées récemment dans le pays. Mettant notamment en avant la surfacturation qui caractériserait les marchés relatifs au travaux publics, il s’en prévalait pour justifier que certains chantiers soient désormais confiés au génie militaire.
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