Bah Oury face à l’Histoire : Entre espoir populaire et lourdes responsabilités

La nomination de Bah Oury comme Premier ministre de la transition guinéenne a suscité de nombreuses attentes, mais aussi des interrogations. Connu pour son engagement constant en faveur du changement et de la justice sociale, il est désormais au cœur d’une période charnière pour l’avenir du pays. Son retour aux affaires intervient dans un contexte de fragilité politique, économique et sociale, où les défis sont aussi urgents qu’essentiels

.Bah Oury doit naviguer entre fermeté et démocratie. L’État guinéen, affaibli par des décennies de gestion hasardeuse et de conflits politiques, doit retrouver sa légitimité sans tomber dans les travers autoritaires. Il lui revient de poser les bases d’un pouvoir respectueux des droits tout en étant capable de trancher et d’agir avec efficacité.

Plus de 70 % de la population guinéenne a moins de 30 ans. Cette jeunesse, souvent désabusée, attend des actions concrètes : emploi, éducation de qualité, justice équitable, participation citoyenne. Ignorer ces attentes serait une faute stratégique et morale.

Assurer une transition crédible, non prolongée

Le risque d’une transition interminable plane toujours. Bah Oury doit poser un calendrier clair, réaliste et consensuel pour le retour à l’ordre constitutionnel. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections, mais de créer les conditions pour qu’elles soient libres, équitables et acceptées.

Gérer les pressions internes et externes

Entre les revendications des partis politiques, les attentes des organisations de la société civile, les exigences de la communauté internationale et les intérêts des forces de défense, Bah Oury marche sur une ligne fine. Il lui faudra de la diplomatie, de la patience et un sens aigu de l’équilibre pour maintenir la stabilité sans céder à l’immobilisme.

Plus qu’un simple passage, cette transition peut devenir un tournant pour bâtir une Guinée nouvelle. Cela implique une réforme en profondeur des institutions, une meilleure répartition des richesses, et une lutte sincère contre les inégalités.

Bah Oury est aujourd’hui devant un choix fondamental : être un simple gestionnaire de transition ou entrer dans l’histoire comme l’homme qui a préparé la renaissance démocratique de la Guinée. Le peuple guinéen, lucide mais plein d’espoir, observe et attend. Les prochains mois seront décisifs.