Tabaski : Le grand retour vers le village natal

À l’approche de la fête de Tabaski, Conakry se vide peu à peu. Chaque jour, des centaines de véhicules prennent la route en direction de l’intérieur du pays. Pour beaucoup, il ne saurait y avoir de fête sans un retour aux sources, dans le village natal. À la gare routière de Samabaya, dans la préfecture de Coyah, située à environ cinquante kilomètres de la capitale Conakry l’engouement est de taille.

Mais que cache cette tradition ? Est-ce une marque d’attachement profond à la terre d’origine ou simplement une envie de changer d’air ? Pour certains, c’est devenu un véritable rituel : retourner chez soi, sacrifier le bétail sur le terrain familial, partager un moment de joie avec les siens. Une fierté assumée.

Mamadou Nassirou SOW, originaire de Dalaba et résidant à Conakry, ne manque jamais ce rendez-vous. « Je trouve qu’il n’y a pas meilleur endroit que chez soi pour fêter », affirme-t-il avec conviction.

Pour les chauffeurs, cette période est synonyme de longues heures sur les routes et de profits multipliés. Moussa BAH, conducteur sur l’axe Conakry-Pita, confie : « Pas question de me reposer alors que je peux gagner quatre fois plus que d’habitude dans la semaine ».

Cependant, tout le monde ne ressent pas le besoin de partir. Pour d’autres, peu importe le lieu, l’essentiel est de célébrer. C’est le cas d’Abdourahmane DIALLO, Étudiant malien à Conakry depuis trois ans. « J’ai souvent eu l’occasion d’aller fêter au Mali, mais honnêtement, ça ne me dit rien », explique-t-il.

Ce grand exode n’est pas sans inconvénients. Certains chauffeurs en profitent pour augmenter les prix du transport. Kadiatou BARRY, une passagère, témoigne : « Pour aller de Ditinn à Conakry, le trajet coûtait 150 000 GNF. Mais à l’approche de la fête, ça monte à 200 000. Je ne comprends pas pourquoi les prix augmentent alors qu’il y a plus de passagers ».

À part les frais de transport qui s’envolent, une autre situation frappe souvent les candidats au voyage : l’embouteillage. Plus souvent, des files de véhicules se forment sur le trajet. S’ajoutent à cela les cas d’accidents de la route. D’où la nécessité pour les conducteurs de rouler en toute prudence.

Malgré les désagréments, cette période reste un moment fort, une tradition bien ancrée. Pour beaucoup, la Tabaski est plus qu’une fête religieuse : c’est un retour symbolique aux racines, une parenthèse de retrouvailles et de partage.

ledjely.com

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